L'auteur de Anya's Ghost (Eisner Award) revient avec Un été d'enfer, roman graphique semi-autobiographique relatant son expérience traumatisante des vacances qu'elle imaginait être les meilleures de sa vie au camp d'été Orra.
Véra a 10 ans, est d'origine russe et aimerait plus que tout réussir à s'intégrer auprès de ses copines américaines. Malheureusement toutes ses tentatives sont vaines. Son rêve ? Partir en colonie de vacances tout comme elles, mais sachant que sa mère n'en a pas les moyens, elle trouve une solution alternative : elle partira dans un camp d'été russe où elle compte bien vivre le meilleur été de sa vie ! Hélas tout ne se déroulera pas comme elle l'espérait...

Véra Brosgol mélange ses souvenirs de plusieurs étés ainsi que ceux de son frère et de ses sœurs, qu'elle condense en un seul pour qu'il « soit plus riche en rebondissements ». Récit touchant et drôle, Un été d'enfer garde un ton optimiste et plein d'humour malgré la cruauté et le mal-être qui s'en dégagent. L'auteur croque à la perfection la cruauté des relations enfantines et le dur apprentissage de la vie en communauté, la difficulté de s'intégrer, la différence d'âge ou encore la langue maternelle mal maîtrisée. Les lecteurs ne manqueront pas de s’identifier à cette jeune fille attachante qui assume ses pensées et ses émotions.
Le trait rond, dynamique et doux, sert le ton humoristique et contribue à la fluidité du récit assez copieux. Alec Longstreth réalise une mise en couleurs bichromatique : vert et noir. Le décor est presque uniquement composé de tentes, de camp et de forêt, devenant des personnages à part entière du récit, tour à tour menaçants, réconfortants ou indifférents, et auxquels on s'attache comme aux personnages humains.
Touchante et sincère, la narration très efficace d’Un été d'enfer replonge son lecteur dans les souvenirs plus ou moins heureux de colonies...
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