Blutch signe une nouvelle œuvre absurde et poétique, déstabilisante et magnifique qui bouleverse. À lire de toute urgence !
Un homme vêtu en cow-boy arrive en train à Bruxelles. Il y cherche l’hôtel Métropole dans lequel il doit retrouver une femme. Attaqué et kidnappé par des Indiens, il craint de ne pouvoir rejoindre sa belle.
L’ART ET LA MANIÈRE
La couleur est annoncée dès le début : les styles et les époques se croisent, Bruxelles est au pied de montagnes et au bord d’un lac évoquant ainsi certaines villes suisses.
Comme souvent, Blutch livre un récit à la croisée des genres, des expériences et des sensations. Si les situations s’enchaînent fréquemment sans lien manifeste les unes avec les autres, elles tissent au fil des pages une trame précise et plus linéaire qu’il n’y paraît.

La mer à boire
©Éditions 2024, 2022
Dans cet album sous-titré « Romance », il est question de désir, de fantasme, de regard, de point de vue et d’amour, mais également de rencontre, de persévérance et de rêve. Blutch navigue quelque part entre les bandes dessinées de Jean-Claude Forest et de Fred et les films de Luis Buñuel, Jacques Tati et David Lynch.
Le dessin, vif et riche, revêt plusieurs formes au cours du récit et utilise parfois des effets de trames qui densifient certains de ses éléments. Ces partis pris contribuent pleinement à faire de cette aventure, à la fois douce et fiévreuse, une œuvre intense, poétique et bouleversante.
Article publié dans le Mag ZOO N°89 Novembre-Décembre 2022