Rose, jeune écorchée à la double personnalité
Nouvelle série scénarisée à quatre mains par Denis Lapière et Emilie Alibert, Rose est mise en image et en couleurs par la dessinatric
29 août 2017
-Interview
Éditeur : Futuropolis
Scénario : Denis LapièreDessin : Aude Samama
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 16 ans
Prix : 20.00€
Scénario
Dessin
Deux personnages se rencontrent à trois reprises.
Un homme commence à parler avec une femme dans le hall de son hôtel et, quand celle-ci a un malaise, il l’héberge dans sa chambre. Leur conversation se poursuit, l’homme s’ouvre à elle mais mal lui en prend.
Un portier d’hôtel aide une jeune cliente à s’enfuir afin d’échapper à son compagnon, un individu violent et dangereux. Plus âgé qu’elle, il lui révèle qu’il a passé treize ans en prison à la suite d’un meurtre.
Malcolm, le personnage de la première rencontre, est encore enfant quand ses parents meurent dans l’incendie de leur maison. Pour le soustraire aux suites de ce drame et l’emmener dans un endroit sûr, une inspectrice de police le conduit chez un de ses amis.
Trois histoires nocturnes qui se concluent à l’aube et qui marquent, chacune à sa façon, un nouveau départ. Trois...
Trois histoires. De la nuit à l’aube. Trois morceaux d’existence à l’issue plus ou moins heureuse. Denis Lapière adapte avec justesse les textes d’Alessandro Baricco aux différents niveaux d’interprétation. La peinture à la gouache d’Aude Samama brosse à merveille l’atmosphère nocturne de ces trois récits. Jusqu’à ce que jour s’en suive...
Trois histoires. Une inspectrice de police sur le départ recueille un enfant dont la maison vient de brûler. Ses parents étaient dedans. Un commercial s’apprête à reprendre la route lorsqu’une femme en détresse lui demande de la recueillir dans sa chambre d’hôtel. Des femmes, des enfants, des hommes... Un point commun : trois histoires qui commencent au creux de la nuit et rebondissent dans la lumière du jour naissant.
Denis Lapière scénarise avec minutie les textes originaux d’Alessandro Baricco. En quelques lignes épurées, il plonge le lecteur entre chien et loup. Trois histoires dont le dénouement ne tombe pas toujours sous le sens. Trois atmosphères et autant de parcours de vie. Comme les lignes des mains. Du beau travail scénaristique malgré quelques zones d’ombre dans les issues.
Ce moment de lecture de qualité est conforté par la peinture à la gouache d’Aude Samama. Son dessin avance à pas feutrés dans ces trois histoires qui demandent autant de dextérité que d’intimité graphiques. Elle réussit à conjuguer les deux et offre un album grand format aux couleurs chaudes et pleines d’amorti. Son trait épais soulève les failles des personnages sans laisser présager les trois chutes ni enlever leur saveur finale.
Trois fois dès l’aube, c’est la bande dessinée idéale à savourer en cas d’insomnie. Plus efficace qu’un traitement aux plantes pour retrouver le sommeil, moins addictif qu’un somnifère, ce recueil de trois histoires est un trésor de lecture à découvrir dans les profondeurs nocturnes. Avant que renaissent, avec la lumière, les espoirs de l’aube.