Aux sources du feuilleton
Pierre Allary dessine depuis 2013 les missions de Silas Corey, scénarisées par Fabien Nury. Dans une Europe qui se dirige sans trop le savoir vers la fin du premier conflit mondial, Silas Corey,...
12 juin 2015
-Interview


Éditeur : Rue de Sèvres
Scénario : Pierre Alary, Sorj ChalandonDessin : Pierre Alary
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 16 ans
Prix : 20.00€
Scénario
Dessin

Antoine, luthier parisien se prend d’amour pour l’Irlande. Fasciné par sa culture, ses paysages et par la chaleur des gens, le jeune français rencontre Jim et Cathy qui deviendront des amis précieux. Tous font partie du mouvement républicain irlandais, et mènent des actions pour le compte de l’IRA . Un soir à Belfast, il fait la connaissance du charismatique Tyrone Meehan, responsable de l’IRA, vétéran de tous les combats contre la puissance britannique. Antoine ne tarde pas à embrasser la cause de ce peuple. Captivé, le jeune Français trouve en Tyrone un mentor, un ami très cher, presque un père. Puis un traître... « Mon traître », comme l’appelle Antoine, pour désigner cet homme qui fut en réalité, vingt-cinq ans durant, un agent agissant pour le compte des Anglais. Il les avait tous trahis, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis et lui, chaque matin, chaque soir…
En 1975, de retour d’un séjour à Dublin, Antoine profite d’un moment de battement pour faire un saut à Belfast où il va très vite sympathiser avec un couple, Jim et Cathy, ainsi que Tyrone Meehan, un vétéran de la résistance à l’occupant anglais. À l’instar d’Antoine pour l’Irlande du nord, Pierre Alary veut nous faire partager son coup de foudre pour le roman de Sorj Chalandon publié en 2008.
L’histoire se déroule sur plus de trois décennies au cours desquelles la tension entre catholiques et protestants tournait à la guerre civile, avec des affrontements permanents sous le contrôle de l’armée anglaise sous les ordres de Margaret Thatcher. Les liens d’amitiés qui vont unir Antoine avec Tyrone vont s’intensifier, au point où il va finir par s’investir dans la lutte contre l’occupant anglais, allant jusqu’à héberger des Irlandais à Paris. Mais lorsque l’IRA décide de mettre un terme à ces années de lutte, Antoine va découvrir une face inattendue de son ami : celle d’un traître à la solde des Anglais.

Sorj Chalandon, sollicité par Pierre Alary pour tirer de ce roman une bande dessinée, n’a pas hésité longtemps avant de lui donner son accord. Tout comme Jean Teulé à l’occasion des différentes transpositions de ses livres, il lui a donné carte blanche pour ce faire, encourageant Alary à faire sienne cette histoire sans jamais intervenir dans sa création.
Chaque chapitre, traité sur une dominante monochrome qui varie selon les séquences et les ambiances, est entrecoupé par l’interrogatoire dactylographié de Tyrone par ses compagnons de lutte. Loin de la précision maniaque du dessin de Daniel Ceppi dans Belfast, l’adieu aux larmes, le trait parfois un peu trop jeté de Pierre Alary finit néanmoins par s’imposer au fil des pages jusqu’à son émouvant épilogue.
Dans le domaine des adaptations littéraires, Mon traître est assurément une réussite.
Haut de pageCélébré en littérature, transposé au théâtre, le maître-livre de Sorj Chalandon sur le conflit irlandais, Mon maître, devient un album de bande dessinée.
Le 19/01/2025 à 17h43
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