Dévolue aux biographies, la collection Destins d’Histoire empile les récits de vie de personnages qui ont marqué leur temps et au-delà. H.P. Lovecraft, celui qui écrivait dans les ténèbres plonge dans la vie de maître incontesté de la littérature horrifique du XXe siècle. Connu pour sa réclusion, l’auteur du Necronomicon, créateur du mythe de Cthulhu et d’Arkham, se révèle dans cette BD aussi attachant que mystérieux.
Le 1er janvier 1925, Lovecraft se rend à Brooklyn pour y louer une chambre particulièrement modeste. N’arrivant pas à être publié, il va vivre de petits boulots et écrire surtout la nuit. Au bout d’un an et demi, il décide de retourner à Providence, ville qu’il avait quittée uniquement pour Sonia.
Comme un roman, l’album se découpe en plusieurs petits chapitres centrés sur une étape de la vie de l’auteur, résumée par une citation de Lovecraft lui-même en début de chapitre. Bien rythmée, cette biographie sans fioritures se lit aisément. Le lecteur a l’impression d’être entré dans l’intimité du maître, dont la personnalité troublante à bien des égards mais terriblement attirante est soulignée. Particulièrement soignés, ses rencontres et échanges avec des personnalités de son temps, dont l’illusionniste Houdini s’avèrent un vrai régal.
Dans la même veine que le scénario, le dessin évite d’en faire trop. Cernant le caractère de ce monument de la littérature d’horreur, le dessin fait la part belle aux regards expressifs de Lovecraft. Véritables miroirs de son âme, ses yeux offrent des indices sur son état d’esprit du moment, donnant l’impression d’entrer dans son cercle privé.
Celui qui écrivait dans les ténèbres présente tout en sobriété et en mystère la personnalité de Lovecraft, donnant sans conteste l’envie de lire ou relire ses œuvres. Une biographie réussie, à défaut d’être totalement envoûtante...
0

0