Beaucoup connaissent le personnage sulfureux d'Amedeo Modigliani, certains connaissent son oeuvre, peu ont entendu parler de Jeanne Hébuterne, sa dernière compagne... Jeanne Hébuterne... Celle qui a silencieusement glissé ses 19 ans dans le fond de la scène, en arrière plan, comme pour s'excuser d'être là... Combien d'entre nous savons ce que Jeanne a vécu réellement aux côtés de ce peintre singulier ? Jeanne est une artiste, elle aussi. Son oeuvre, aux tendances cubistes, fait preuve d'une force surprenante pour une si jeune fille. Elle mérite qu'on s'attache à son destin hors des lignes, qu'on se penche un instant sur ce qu'elle a à nous dire, à nous murmurer dans un souffle... éphémère...

Jeanne Hébuterne

Éditeur : Tartamudo
Scénario : Nadine Van Der StraetenDessin : Nadine Van Der Straeten
Genres : Documentaire BD, Récit de vie
Public : À partir de 16 ans
Prix : 22.00€
- ZOO
4.5
Scénario
5.0
Dessin
4.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Jeanne Hébuterne
La critique ZOO sur l'album Jeanne Hébuterne
Paris 1916. Jeanne Hébuterne suit des cours de dessin et pose pour Fujita, le peintre japonais exilé. Elle a 18 ans et va rencontrer Amadeo Modigliani, de 14 ans son aîné. Une attirance réciproque va lier le couple. Nadine Van der Straeten nous embarque dans un roman graphique superbement documenté qu’on ne lâche plus jusqu’à la dernière page.
Divisé en sept chapitres, l’histoire démarre par la fin tragique de Jeanne qui, enceinte, s’est défenestrée au lendemain du décès de Modigliani fin janvier 1920, sans s’appesantir sur les circonstances horribles qui ont suivi son suicide. La reconstitution des trois années le précédant ne laisse rien au hasard : Nadine Van der Straeten nous immerge dans l’atmosphère artistique parisienne avec une précision scrupuleuse, tant dans la galerie de ses acteurs, que dans l’ambiance et les décors de la capitale.

On est frappé par l’insouciance qui y règne, alors que la guerre s’est enlisée dans les tranchées depuis déjà plus de deux ans, rappelée par la présence sur le front de l’unique frère de Jeanne. Quant à sa famille, elle voit d’un très mauvais œil sa liaison avec le peintre de Montparnasse. Bien sûr, sa relation avec Modigliani est au cœur de ce récit si bien que l’album aurait pu s’intituler Jeanne et Amadeo.
Nadine Van der Straeten décline cette époque en un noir et blanc parfaitement maîtrisé, sans lésiner sur les détails pour la rendre aussi crédible que possible. À lire la liste des ouvrages sur Modigliani et sa compagne en fin d’ouvrage, on sent qu’elle n’a rien laissé au hasard pour faire de cet album un des plus marquants consacré à un peintre.
Loin d’être une débutante, elle a notamment illustré sous le nom de Nadine Brass de très nombreux livres pour les jeunes lecteurs mais Jeanne Hébuterne est son premier album destiné à un public plus adulte. Il faut espérer que d’autres suivront bientôt.
