
Les personnages du Lombard sur FaceApp ?
Le Lombard semble avoir utilisé la nouvelle appli FaceApp sur plusieurs de ses personnages, dont des Schtroumpfs et Thorgal. Découvrez le résultat ! Il n’y a pas que Geoffroy M
1 août 2019
-Actualité
Éditeur : Le Lombard
Scénario : Aude MermilliodDessin : Aude MermilliodColoriste : Aude Mermilliod
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 12 ans
Prix : 22.50€
Scénario
Dessin
Nice, en plein mois de juillet. Elsa, la vingtaine, oscille entre deux hommes. L'un ne lui convient probablement plus, l'autre lui fait encore un peu peur. Jean, 50 ans, voyageur frustré, est conducteur de train. Il est forcé de rester à terre pour s'occuper d'Alda, sa fille, arrivée un peu trop vite dans sa vie, suite à une passade amoureuse. Du haut de ses 80 ans, Emile, devenu sourd pendant la guerre d'Algérie, supporte de moins en moins le silence dans lequel il est enfermé. Trois personnages qui ne se connaissent pas, mais qui vont se croiser cet été-là... Une rencontre qui ne les laissera pas indemnes.
Roman graphique personnel et justement récompensé, les trois récits de vie entremêlés de Reflets changeants dépeignent les rencontres de personnages en proie à la difficulté de vivre...
Elsa est une jeune femme qui aurait tout pour être heureuse, si elle n’était engluée dans une relation toxique avec un camé dépressif. Jean, la cinquantaine et une petite fille un week-end sur deux, est cheminot « par défaut » depuis qu’il a dû renoncer à la mer. Emile, enfin, rumine sa vie depuis que la Guerre d’Algérie l’a laissé malentendant, malgré la présence d’Yvette, sa poulette depuis toujours. Trois personnages ni très stables ni très heureux, que le hasard va brièvement rassembler. Des rencontres en apparence anodines, mais qui pourraient subrepticement faire dévier leurs trajectoires.
Premier album de la jeune Aude Mermilliod, ce roman graphique ambitieux et intimiste a reçu le Prix Raymond Leblanc de la création. Son histoire mêle habilement éléments de réalité historique et fiction scénaristique, et les liens qui se tissent entre les protagonistes restent toujours crédibles.
Petite faiblesse de l’écriture ou question de sensibilité personnelle, l’attachement qui se crée aux personnages est cependant inégal... Si on a un faible pour Jean, quinqua paumé gérant maladroitement ses responsabilités paternelles, on a plus de mal à éprouver de la sympathie pour Émile, bien qu’on comprenne et compatisse à son mal-être. Il est pourtant inspiré du grand-père de l’auteure, qui reprend des extraits du journal intime dans lequel il se livra durement. Ce regret posé, on n’en décroche pas moins de la lecture, pressés de voir ces trois destins ordinaires se dessiner.
Le dessin, puisqu’on en parle, est simple, léger et lisible, ce qu’il faut pour ne pas surcharger par le trait un propos parfois rude et amer. Ainsi, malgré le tragique de certaines situations, Les Reflets changeants ne glisse jamais vers le pathos et se révèle être une première œuvre sincère et prometteur.