
Les 10 finalistes pour le Fauve d’Or dévoilés
Cette année seuls 10 albums concourent pour le Fauve d’Or d’Angoulême, choisis par le Grand Jury parmi la sélection officielle, qui compte 42 titres cette année.
10 janvier 2017
-Actualité
Au début du XIIIe siècle, Hannibal Qassim El Battouti, un éminent savant arabe, débarque dans les Pouilles à Castel del Monte, refuge d'érudits en tout genre. Accompagné de sa fille Houdê, paralysée, et de El Ghoul, son serviteur masqué, il a dans ses bagages une invention extraordinaire: la photographie. Pour obtenir la protection de Frederic II et continuer ses recherches, il lui faudra retrouver une formule chimique disparue, réaliser un faux saint-suaire... et lutter contre les forces ennemies liguées contre lui. Une aventure médiévale digne du Nom de la Rose.
De l’Histoire dans l’histoire, des intrigues bien ficelées, une atmosphère mystérieuse et des personnages énigmatiques, on est rapidement happé à la lecture de Stupor Mundi, qui est à mi-chemin entre l’ouvrage didactique et le roman graphique.
Au XIIIe siècle, afin de finaliser « Beït-el-Dhaw », son invention, le scientifique Hannibal Quassim El Battouti vient se réfugier avec sa fille Houdê et son esclave El Ghoul dans un château du sud de l’Italie tenu par des ecclésiastiques avisés, sous la protection de l’empereur romain Frédéric II.
Hannibal est un homme de science, un progressiste imbu de sa personne. Il est impatient, colérique, exaspérant, parfois méprisant. Il n’en n’est pas moins érudit et se consacre corps et âme à son invention. Sa fille Houdê, plus tempérée et bienveillante, le questionne sans cesse...
Dans l’ouvrage, le lecteur progresse dans un univers à la fois austère et éclairé. Austère de par les mœurs de l’époque et le mysticisme des protagonistes. Et éclairé, par l’intelligence déployée par Hannibal qui, à travers son invention, se fait le témoin du combat ancestral entre sciences et obscurantisme religieux. La lumière de l’esprit face aux ténèbres de l’ignorance.
Plusieurs intrigues maintiennent le lecteur en haleine, entre Saint-Suaire, le passé trouble d’El Ghoul et la mort mystérieuse de la mère d’Houdê. Entre fiction et réel intérêt historique, Néjib trace un beau récit dont les lieux et la plupart des personnages ont vraiment existé. Le coup de crayon confus reste honorable, même si les personnages auraient pu être plus expressifs. On s’interroge parfois sur le choix des couleurs sans grandes nuances.
On appréciera dans Stupor Mundi la force des intrigues mais la fresque aurait pu être grandiose si le dessin avait été plus soigné. On se laisse malgré tout emporter par l’histoire, et Hannibal, en homme sage, aurait sans doute rétorqué que le fond est toujours bien plus à considérer que la forme !