Les Français seuls auraient-ils réussi à libérer leur pays et mettre fin à la Seconde Guerre mondiale ? Rien n’est moins sûr, s’ils n’avaient pas bénéficié du courage et de la bravoure sans faille de milliers de résistants étrangers venus les aider. Cette bande dessinée solidaire au graphisme profond répare un peu le préjudice.
Ils sont venus par milliers, d’une dizaine de pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie, porter main-forte aux Français dans la Libération. Sénégalais, Tunisiens, Italiens, Algériens, Malgaches ou encore Marocains ont rejoint les Forces françaises de l’intérieur, les FFI, pour aider le pays à se libérer du joug de l’occupant. Plusieurs récits du côté du Vercors et de l’Isère viennent apporter de l’eau au moulin de la liberté. Renversant.
L’Etat français les a bafoués, allant jusqu’à ne pas leur verser leurs soldes pour bons et loyaux services rendus à la nation… Même si ce n’était pas la leur ! Cette BD est donc un juste retour des choses. Le minimum du respect : le devoir de mémoire qui n’a pas d’âge. Ces résistants, à travers leurs histoires, leurs actes de bravoure et d’héroïsme ne feront plus jamais partie de l’oubli.
Ce trait offre à la fois réalisme et ouverture à l’imaginaire, avec des couleurs pas trop vives ni trop gaies mais pas tristes ni lugubres non plus, un découpage dynamique pour relater les aventures et les tranches d’une guerre qui a plus de 70 ans… Le dessin de Baptiste Payen a toutes ces qualités et nourrit un album d’utilité publique, complété par un dossier de photos qui apporte encore plus de crédibilité.
Cette BD devait voir le jour. Pour ces résistants longtemps oubliés, leurs familles et leurs descendants. Mais aussi pour que les générations actuelles et futures sachent que nous leur devons notre salut. Ça ne fait pas de mal de le rappeler. D’autant plus par les temps qui courent.