Alpha vit seul à Abidjan depuis que sa femme et son fils sont partis sans visa pour Paris, Gare du Nord. La rage au cœur, il décide de tout quitter pour les retrouver. C’est toujours mieux que de pourrir sur place. Plusieurs trajets sont possibles, des années de voyage en perspective... Sur les interminables routes de poussière, l’aventure se construit au gré de ses rencontres, inoubliables. De passeurs malhonnêtes en routes désertiques, de camps de réfugiés en canots surchargés, envers et contre tout, Alpha garde le cap : Gare du Nord.

Alpha : Abidjan - Gare du Nord

Éditeur : Gallimard
Scénario : Bessora, Stéphane BarrouxDessin : Stéphane Barroux
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 12 ans
Prix : 20.90€
- ZOO
4.0
Scénario
4.0
Dessin
4.0
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Le synopsis de l'album Alpha : Abidjan - Gare du Nord
La critique ZOO sur l'album Alpha : Abidjan - Gare du Nord
Alpha veut fuit sa Côte d’Ivoire et rejoindre son épouse et leur fils, partis sans visa pour Paris. Il quitte Abidjan et commence un véritable parcours du combattant. Il va mettre plusieurs années à traverser l’Afrique. Les retrouvailles seront-elles au bout de cette intrigue au dessin rond, épais et naïf ?

Alpha quitte son pays, la Côte d’Ivoire. Il veut rejoindre sa femme et leur fils. Il traverse le continent africain pendant des années, contraint de trouver des petits boulots pour survivre. Mais si aller en Europe coûte une fortune, ça n’a pas de prix. Et pour le moment, il ne doit pas perdre de vue son objectif : Gare du Nord.
Ça ressemble à un carnet de voyage. Mais parler de carnet de galère serait plus juste. À travers l’histoire d’Alpha, le lecteur touche à celles de nombreux Africains. Et plus largement encore, de tous les immigrés qui veulent se faire une place dans un pays qu’ils imaginent rayonnant. On se glisse dans ses pas, on épouse la complexité des situations et les douleurs de son corps. C’est beau, bien écrit. Et parfois très dur.
Le découpage alterné entre des pleines pages d’illustrations et d’autres à deux vignettes offre une place de choix à un texte très imposant. Mais il parvient à se fondre au dessin très épais, naïf et parfois presque enfantin, sans écraser le graphisme. Le trait, plein de vie, raconte des histoires qui battent comme un cœur qui s’emballe. Tristes, remuantes.
D’Abidjan à Gare du Nord, on se demande bien comment Alpha va se sortir de ce voyage pénible et semé d’embûches. L’histoire coule comme une rivière et se lit à la vitesse d’un cheval au galop. La lecture est portée haut par le dessin naïf et touchant qui donne vie à ce personnage, à son exil, à sa rage. Incontournable.
