Quand le cave se rebiffe
Dans Les Mains obscures de l’oubli, Antoine, un vieux truand marseillais sort de prison. Il se lance sur la piste du commanditaire du meurtre d’un entrepreneur basque, trente ans plus tôt. Sur u...
25 avril 2014
-Interview


Éditeur : Dargaud
Scénario : CavaDessin : Bartolomé SeguiColoriste : Bartolomé Segui
Genres : Polar / Thriller
Public : À partir de 12 ans
Prix : 15.99€
Scénario
Dessin

Dans Les Mains obscures de l'oubli, une histoire complète, les deux Espagnols Cava et Nicolau Segui abordent un sujet explosif et rarement traité – la question basque.
Les Mains obscures de l'oubli commencent avec l'histoire de Pascal, un homme de main du milieu marseillais. Dans les années quatre-vingt, il passe un contrat avec un chef d'entreprise basque qui, racketté par l'ETA, refuse de payer. Le deal est simple : si le boss vient à mourir, Pascal doit tuer Itzala, le responsable du rançonnement. À sa sortie de prison, Pascal apprend que le Basque est mort. Et Pascal est un homme d'honneur... Commence alors une plongée dangereuse et désespérée dans une société rongée par la peur et le silence, où une seule chose est sûre : à la fin, les victimes innocentes sont oubliées.
Les Mains obscures de l'oubli, un one shot et une bande dessinée aux allures de polar qui ose évoquer la question basque.
Après trente années de détention, Toinou veut respecter ses engagements et punir l’assassin d’un homme qui ne voulait pas plier. De Marseille au pays basque, cet album vous embarque dans son enquête passionnante sur les terres de l'ETA.
Toinou, un malfrat marseillais, vient de sortir de prison. Il avait plongé pour protéger le fils de son père spirituel, un puissant patron de la mafia. Bien avant tout cela, cet homme bourru avait rencontré un riche industriel qui refusait la « protection » de l’ETA. Il lui avait promis de le venger s’il était assassiné. L'homme d'affaires est mort depuis longtemps mais Toinou a décidé de tenir sa promesse…
.jpg)
Ce récit de genre, clair et efficace, nous propose un univers sombre et bien construit. Toinou, personnage principal et narrateur, nous y livre ses pensées et sentiments. Grâce à ce mode de narration, le lecteur partage avec lui ses doutes et ses questions sur le respect d’une promesse lourde de sens. Dans son univers très sombre, les personnages secondaires ne sont pas en reste puisqu’ils bénéficient d’une certaine profondeur.
Avec cet album, Cava pointe du doigt la question basque et de l’ETA en particulier. Il dénonce de manière générale le climat de peur permanente et l’ensemble des crimes commis, et leurs victimes collatérales, souvent ignorées pour acheter la paix. C’est un de ces crimes que Toinou a décidé de venger, menant une cavale tragique au cœur des non-dits.
Les couleurs et le style pictural de Segui participent pleinement au climat de ce polar noir. Le lourd passif des personnages est bien retranscrit dans leurs visages aux traits épais. Quant au découpage minutieux, il permet de faire monter sans cesse la tension jusqu’au dénouement.
Sur un sujet de société peu traité en bande dessinée, Cava et Segui nous livrent un polar passionnant.
Haut de page