En 1992, le jeune et ambitieux David quitte la Suisse pour les USA. Avec pour tout bagage, une valise bourrée de CD en main et le rêve de rejoindre Marvel en poche. Un ciel infini, roman graphique sous-titré Tribulations d’un Suisse à New York, retrace 16 années de vie, de rêves, de galères et d’amour.
David s’ennuie un peu dans sa Suisse natale. Il gâche sa vie et son don du dessin de petit boulot en petit boulot. Décidé à reprendre le contrôle, il s’envole un jour pour les États-Unis afin de trouver du travail dans les comics. Son opiniâtreté lui permet de décrocher rapidement des commandes chez Marvel. Bientôt, une seconde raison le pousse à rester sur sa terre d’exil, sa future femme, Rachel.
Un ciel infini est un récit de vie dense et dynamique, paru aux éditions Virtual Graphics, maison montée par l’auteur lui-même. Une jolie énergie s’en dégage. Si la première partie est fort intéressante, le récit s’essouffle vite. Le fil directeur sur la réussite n’est pas tenu et l’accent porte alors plus sur l’intime, les problèmes familiaux et de santé. Malheureusement, si le personnage de David est particulièrement prenant dès lors qu’il s’agit de ses ambitions, il n’est pas assez attachant pour que la sphère privée captive complètement.
Le dessin suit cette logique. Si la ligne claire et dépouillée est très séduisante, le graphisme peine en seconde partie, où les changements physiques des personnages peuvent sembler instables d’une case à l’autre.
Un ciel infini est un témoignage agréable et dense mais qui se perd en cours de route. La thématique du jeune Rastignac transformé en personne plus altruiste atteste d’un joli parcours humain mais donne au lecteur une impression de décousu et ne répond pas aux attentes posées dans une première partie d’album passionnante.
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