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Robabée, exploratrice de la vie urbaine

La Toile montante vous fait explorer les richesses dont recèlent les cafés de Robabée. Portrait de cette autrice, qui, dans ses notes, immortalise les drôles de conversation captés sur les terrasses de café et autres recoins de la ville.

La BD, une révélation

L’amour du dessin est souvent associé à un souvenir. Quand Robabée dégaine son crayon et une feuille de papier, les moments où elle observait sa mère peindre et dessiner surgissent souvent : « Toute petite, je me disais que j’allais être dessinatrice, même si je ne savais pas ce que cela voulait dire. » Alors qu’elle grandit, les albums de Boule et Bill et de Thorgal commencent à côtoyer ceux de Blacksad, L’Arabe du Futur, Quartier lointain ou bien Persepolis.

En 10 ans, le coup de crayon de Robabée s'est métamorphosé

En 10 ans, Robabée est rapidement passée de la tablette graphique au crayon.

Pourtant ce n’est qu’après des études de graphisme et un atterrissage dans la communication que la vocation se fait de plus en plus forte. « Le milieu me plaît, mais les occasions de faire de l’illustration ne se sont pas souvent présentées. » Même si la bande dessinée n’était pas un but dès le départ, elle est devenue son premier moyen d’expression. Dans un petit carnet, Robabée aimait bien immortaliser des dialogues qui l’amusaient. Petit à petit, ces derniers ont commencé à remplir des bulles entières, ainsi que ses pages Facebook et Instagram.

Rire des contradictions humaines

Il y a cinq ou six ans, Robabée revient d’Australie, la douleur d’une rupture amoureuse dans ses bagages. Ses premières notes racontent les anecdotes d’une nana qui repart de zéro, mais cela ne suffisait pas. « Je voulais dépasser le côté « couple » et parler d’autres gens que moi, d’âge et de milieux différents » révèle-t-elle. Et pour rencontrer cette diversité d’êtres, quel meilleur endroit que les terrasses de café ? Entretien d’embauche, rencart ou moment entre amis : le microcosme des cafés parisiens devient un terrain de jeu où elle entend ou parfois projette des conversations révélatrices des incohérences humaines.

Dans ses billets, Robabée aime aborder des sujets qui lui tiennent à coeur comme l'environnement.

Dans ses billets, Robabée aime mettre l'accent sur des sujets comme l'environnement.

« J’ai toujours été fascinée par le décalage entre la conscience des gens et leur quotidien, comme par exemple quelqu’un qui défend l’environnement mais part en vélo travailler à Total. » dit-elle. Armée de crayons de couleur et un humour incisif forgé par son travail dans la communication, Robabée tourne en dérision, sans pour autant culpabiliser, ces contradictions décelées chez les inconnus, son entourage, mais aussi en elle-même.


Le web, un tremplin

Courtes et percutantes, ses pastilles du quotidien ont rapidement trouvé leur place sur les réseaux sociaux : « Je n’avais pas envie d’opter pour le blog, sur lequel j’aurais eu l’impression de devoir plus me dévoiler qu’avec Facebook ou Instagram. Mais aujourd’hui, je me demande si je ne vais évoluer vers ce format… » A force de déambuler sur Internet, Robabée s’est armée non seulement de courage mais aussi de soutien virtuel. Des sentiments qui l’ont poussée à découvrir des auteurs différents, ou qui lui ressemblent comme Livio Bernardo, créateur de La Vie Moderne, avec qui elle a collaboré.

Pour accompagner ses instants créatifs, Robabée n'a pas meilleur compagnon que son chat. Pour accompagner ses instants créatifs, Robabée n'a pas meilleur compagnon que son chat.

« Mon entourage m’a toujours conseillée de rester sur le web. Quand j’ai démarché des éditeurs ou des agences d’illustrateurs, j’ai compris à quel point il était important d’y bâtir sa notoriété. » Et l’artiste espère que ces efforts aboutiront à la publication papier de ses notes dépeignant des terrasses de café, tout en envisageant de mettre en scène les conversations qui se faufilent dans les wagons de métro ou bien dans l’intimité d’un appartement parisien. A côté de ses chroniques urbaines, Robabée garde dans un coin de sa tête l’idée d’une BD sur le rapport contradictoire des gens à l’environnement. Dans tous ces projets, on retrouve toujours la même motivation de l’autrice : déclencher un sourire tout en faisant réfléchir sur nos petits travers et incohérences.

Pour cette Toile montante, Robabée nous reinterprété son oeuvre favorite : la toile Nightwalks de Tom Hopper

Pour cette Toile montante, Robabée nous réinterprété son oeuvre favorite : la toile Nightwalks de Tom Hopper. Pour découvrir les autres oeuvres de l'autrice, rendez-vous sur son site !

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Commentaire (1)

Beaucoup de talent ! Et quel coup de crayon, quelle belle colorisation !

Le 20/07/2018 à 08h00