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Quentin Rigaud, peintre des relations humaines

La mise en BD des émotions humaines vous touche ? La Toile montante vous fait découvrir les récits de vie à fleur de peau signés Quentin Rigaud. Portrait de cet étudiant en master de bande dessinée, qui nous régale de son style composite sur son blog Filicophyta.

Un talent entretenu dès l’âge tendre

Quentin fait briller les premières étincelles de sa créativité dans un environnement artistique. Encouragé par une mère publicitaire doublée d’une peintre, le jeune garçon enchaîne les cours d’arts plastiques et les projets de récit : « J’ai eu la chance d’avoir des parents qui n’ont jamais freiné mes ambitions. Beaucoup de mes amis et camarades en ont souffert... » À l’époque, l’artiste en herbe voyait uniquement la bande dessinée comme un loisir.

Si Quentin Rigaud était une oeuvre, il serait toute la série Scott Pilgrim ; un souvenir, une scène western improvisée avec sa mère !

Si Quentin Rigaud était une oeuvre, il serait toute la série Scott Pilgrim ; un souvenir, une scène western improvisée avec sa mère !

Du moins c’était avant ses années lycée, où l’adolescent intègre un cursus technique en arts plastiques. Pendant que ses amis apprenaient la philo et la littérature, Quentin s’éclatait sur des projets qui traçaient inconsciemment sa voie vers le neuvième art. « Au départ, je préférais faire l’illustration, par peur de ne pas être pris au sérieux, j’imagine... » confie-t-il. Heureusement son arrivée aux portes de l’Ecole Saint-Luc de Bruxelles change la donne. Quelques secondes avant de choisir, l’étudiant renoue avec le neuvième art. Un choix qu’il ne regrette nullement car les trois années qui vont suivre ont l’effet d’un électrochoc.


Un style en pleine éclosion

Transporté par la frénésie de ses camarades, l’étudiant lance son blog Filicophyta, sur lequel il partage le fruit de nombreux projets scolaires et personnels. À mesure que les pages défilent, on s’aperçoit des bouleversements que les enseignements opèrent sur son style : « Une fois arrivés là-bas, les professeurs nous ont fait oublier tout ce qu’on pensait savoir de la bande dessinée. » Progressivement, Quentin abandonne ses vieilles habitudes pour élargir ses horizons artistiques.

Si Quentin Rigaud était un animal, il serait le Bison volant; s'il devait prendre un modèle, il choisirait Jake the Dog.

Si Quentin Rigaud était un animal, il serait le Bison volant ; s'il devait prendre un modèle, il choisirait Jake the Dog.

D’abord cantonné au franco-belge de Blake et Mortimer, ainsi qu’aux mangas de Taiyo Matsumoto, le blogueur explore en profondeur la richesse de la BD indépendante... Les échanges et rencontres l’incitent également à s’aventurer davantage sur le chemin de l’heroic fantasy et de la science-fiction : « Les récits imaginaires à la George R.R. Martin m’ont toujours impressionné. J’apprécie la façon qu’ont certains auteurs de bâtir des univers qui s’étendent sur des siècles. » Mais les plus gros changements s’observent dans son dessin. Autrefois réaliste et détaillé, celui-ci adopte de plus en plus les aplats d’aquarelle, quand il ne préfère pas la colorisation informatique. Tel un savant fou, Quentin enchaîne les expériences artistiques, dans le but d’affirmer sa patte. Dans tout ce mélange, un seul ingrédient reste : l’intérêt pour les relations humaines.

Une inspiration puisée chez l’autre

Grand nostalgique, Quentin aime bien replonger dans son enfance. Ce retour à l’âge tendre donne vie à Autopunition, 2008 ou Mouton. Ces histoires deviennent l’arène où l’auteur chasse les vieux démons de sa jeunesse. Quand il n’est pas trop occupé à remuer les tréfonds de sa mémoire, l’artiste s’en va observer le fourmillement de l’humanité. Cette fouille sert de matière à ses dialogues, aussi nourris par les tournures incisives de Ruppertet Mulot et l’humour ravageur de Scott Pilgrim. Quentin continue à travailler son regard sur les interactions humaines, remplissant peu à peu sa page Grand Papier.

Dans Autopunition, Quentin ressasse un souvenir douloureux de son enfance...

Dans Autopunition, Quentin ressasse un souvenir douloureux de son enfance...

Le dessinateur a rapidement délaissé son blog pour la plateforme d’édition web, plus pratique pour faire évoluer ses œuvres, notamment la série Stigma lancée avec deux amies. Le jeune homme n’a pas fini de découvrir les richesses du web, en publiant régulièrement chez Attaque Surprise, collection de bandes dessinées web. Mais ce coup de crayon frénétique ne s’arrête pas à la toile. Avec un projet de diptyque des relations humaines intitulé Blanche et Joël, notre étudiant espère bien progresser sur la voie de l’édition papier !

Avant rendre visite à Quentin Rigaud dans son atelier, allez sur son blog !

Avant rendre visite à Quentin Rigaud dans son atelier, allez sur son blog !

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