Toucher tous les âges
Vous avez adapté votre ton au public jeunesse ?
Séverine Gauthier : Je n’ai pas l’impression d’écrire des BD jeunesse, juste de créer les livres que j’ai envie de faire depuis toujours. Je lis de tout, aussi bien ce qui est classé jeunesse qu’autre chose et je pense que c’est plutôt les éditeurs qui ont besoin de cases ! On a l’impression d’écrire pour tout le monde, surtout qu’il y a des gens de tout âge qui viennent nous voir en dédicaces.
Amélie Fléchais : En plus, ce récit reste dans le domaine du conte. Et les contes plus anciens étaient beaucoup moins édulcorés car ils apprenaient des choses de la vie. Et d’un point de vie éducatif, ça ne rend pas service de tout lisser, de tout finir avec des happy ends !
Séverine Gauthier : Ce que j’aime d’ailleurs dans la littérature, c’est avant tout les émotions de lecture. Et les livres que j’ai gardés de mon enfance, c’est les livres qui m’ont fait pleurer ou rire étant petite. Ça m’a beaucoup marquée et j’ai gardés ces livres ! Mon préféré, je le relis tous les ans et il me fait toujours autant pleurer ! Et j’ai envie de faire des histoires comme ça, qui touchent les gens.
Amélie Fléchais : Je pense que si on n’est pas touchés à la lecture d’un album, si on ne s’est pas attaché aux personnages, c’est presque raté car on ne retient pas ce livre !
Quelle est votre technique de dessin pour avoir un rendu pareil ?
Amélie Fléchais : C’est assez particulier : je fais mon dessin en noir et blanc. Je trace les traits à la plume, applique un lavis à l’encre et y ajoute du crayon de papier. A partir de cette base, je mets les couleurs à l’ordinateur. Donc mes planches originales ne ressemblent pas tout à ce qu’il y a dans le livre. Ce qui est assez rigolo, surtout que je sépare les personnages à un moment… Pour les prochains projets, je trouverai une technique plus simple !

Vos ambiances très lumineuses ont été créées séparément ?
Amélie Fléchais : Comme il y avait une séquence par personnage, je voulais à chaque fois une ambiance différente. Au début, quand le petit est face à son grand-père, il y a une ambiance très chaleureuse et intimiste, comme un cocon. Alors que la partie du bouquetin, qui est un peu inquiétante, a des couleurs plus sombres mais rehaussées par les cornes dorées du bouquetin. Avec les pierres, c’est une ambiance printanière même si elle est brumeuse : elle colle à ces personnages très mignons et extravagants.

Quels sont vos prochains projets ?
Séverine Gauthier : On va travailler chacune de notre côté en attendant de se recroiser au bon moment sur la bonne histoire. Vu que ça s’est super bien passé entre nous…
Pour moi, c’est le troisième tome de Virginia de Benoît Blary qui va sortir chez Casterman en juin. Et Aliénor Mandragore à la rentrée normalement avec Thomas Labourot chez Rue de Sèvres, une nouvelle série très fraiche. D’autres projets sont en cours de montage.
Amélie Fléchais : Moi je travaille sur le dossier d’un projet avec Jonathan Garnier. Ca s’appelle Les Bergères guerrières, une série jeunesse en trois tomes. Ce serait les aventures d’une petite héroïne qui commence son apprentissage de bergère guerrière pour défendre son village et les pâturages ! Arrive forcément un peu de fantastique et des intrigues ! On espère le signer bientôt…

Un avant goût des Bergères Guerrières
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