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The Wake - Un Conte américain

The Wake est le dernier projet du duo à l’origine d’American Vampire. Le scénariste de Batman, Scott Snyder, et le dessinateur Sean Murphy nous livrent leur vision d’une invasion planétaire… venue du fond de nos océans. Retour sur la genèse d’un projet ambitieux sur la chute et la survie de l’humanité !

Il était une fois en Amérique

Comment le projet a t-il commencé ?

Scott Snyder : Il y a quelques années, j’ai vu aux infos la découverte d’un requin préhistorique au large du Japon. On peut donc trouver des créatures aussi effrayantes sous l’océan ! Alors j’ai commencé à développer une histoire d’exploration des fonds marins, en y ajoutant quelques éléments de science-fiction. L’histoire traite finalement de la peur d’explorer ces endroits obscurs et secrets, semblable à celle que peut provoquer l’espace.

J’ai tout de suite su que le dessinateur parfait pour cette histoire était Sean ! C’est le dessinateur qui m’inspire le plus, cherchant sans cesse les projets qui lui posent un vrai défi ! Ici, je voulais mélanger différents genres, faire cohabiter des idées qui ne semblaient pas faite pour ça et Sean s’est senti emballé !

Comment travaillez-vous habituellement en tant que duo ?

Sean Murphy : C’est une vraie collaboration ! Scott élabore généralement un premier script où rien n’est gravé dans la pierre. Je rajoute ou j’enlève des cases, des éléments d’arrière-plan, etc. Après, je lui rends le script, nous en rediscutons et Scott adapte alors certains dialogues. Chacun propose ses idées !

Scott Snyder : C’est vrai qu’avec d’autres dessinateurs, je vais changer quelques dialogues par-ci par-là en fonction du rendu final des cases mais ça n’est jamais aussi collaboratif qu’avec Sean. Si je pouvais travailler de cette façon avec tous les dessinateurs, je le ferais ! J’aime lui laisser la direction de certaines séquences. Cela donne de meilleurs résultats et nous amuse le plus ! Cela me permet aussi de beaucoup progresser à titre personnel, de mieux comprendre les implications des directives que je donne ! Mais c’est souvent plus de boulot.

Sean Murphy : Il n’y a rien dans The Wake que je n’ai pas adoré dessiner ! Même les plans avec des centaines de sirois étaient cools à faire ! J’aurais aimé y passer encore plus de temps, mais le planning n’était pas de cet avis. J’ai quand même pu atteindre les objectifs que je m’étais fixé à 98 %.

Comment vous est venue la couverture ?

Sean Murphy : Elle est en partie issue d’une case du premier chapitre. Y ajouter cette main sortant de nulle part sur fond noir me paraissait un bon moyen pour interroger le lecteur sans trop charger la couverture.

Le monde post-apocalyptique que vous présentez est plutôt inhabituel…

Scott Snyder : Nous ne voulions pas d’un monde où tout serait simplement recouvert d’eau. Nous avions donc besoin de développer une technologie particulière, issue des vestiges de notre monde. J’avais aussi, ironiquement, envie d’une ambiance proche de l’Americana [cinéma américain du début du XXe siècle N.D.L.R.], avec ces drapeaux, ces voitures, ces bateaux. Un conte américain en somme !

Sean Murphy : J’ai eu besoin d’apprendre à dessiner l’eau c’est sûr [rires]. Il y avait surtout ce besoin d’un sentiment de grandeur. Reculer la caméra et faire apparaître la taille des bateaux, du vaisseau, des sirois par rapport à d’autres éléments. On ne peut pas entrer en compétition avec Hollywood mais on essaie de faire au mieux !

Scott Snyder : La prise de risque est de plus en plus acceptée aux États-Unis, notamment grâce Image Comics qui apporte de nouvelles choses. Plutôt que de jouer à deviner les attentes des lecteurs, il est plus intéressant de proposer de nouvelles idées.

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