Une attention particulière aux détails
Vous faites donc de Blake un pilote de chasse dans l’aéronavale britannique ?
Oui et cela est utile pour la suite. Il est à bord du porte-avions Intrepid, qui n’a jamais existé sous ce nom chez les Anglais [mais chez les Américains N.D.L.R.]. En fait j’ai pris pour modèle le Colossus qui, vendu à la France après la guerre, est devenu l’Arromanches.
Dans la biographie qu’a écrite Jacobs, Blake est bien pilote chef d’escadrille sur l’Intrepid. Ce qui pose problème ensuite car il porte un uniforme kaki de l’armée de terre. Autre question à laquelle nous répondons dans Le Bâton de Plutarque.
Vous dessinez pour cet album beaucoup d’avions dont un modèle incroyable d’aile volante allemande.
Qui a bien existé. Le Horten 229 a volé à la fin de la guerre et le prototype a été récupéré par les Américains. Je ne voulais pas me servir du classique Messerschmitt 262 à réaction trop connu. C’est Yann, scénariste des albums de Romain Hugault, qui m’a proposé ce modèle. J’aime bien les avions.

Vous avez des lecteurs attentifs pour les détails, les avions par exemple ?
Bien sûr. On m’a gentiment fait remarquer que mes Seafire, chasseurs embarqués, n’avaient pas de crosse d’appontage. Que des mitrailleuses d’avion ne tirent pas du 9mm.
Vous continuez évidemment Blake et Mortimer. Ariane des Sept Vies de l’Epervier revient aussi ?
Oui. Il devrait y avoir un projet intermédiaire d’Aubin pour Blake et Mortimer. Pour moi, Yves Sente a déjà une idée de scénario, la recherche d’un manuscrit inconnu d’un grand auteur. On serait toujours dans les années cinquante. Peut-être en Europe mais à voir. Il est prévu pour 2016.
J’ai envie de couper, faire une pause. Je voudrais ralentir sur Blake et Mortimer, faire autre chose. Pour Ariane, je ne suis pas vraiment à l’aise dans une suite où elle continuerait à rechercher un fils éventuel. Vous vous souvenez que dans un spin-off de L’Epervier elle aurait eu un fils avec Louis XIII. Molière ? Compliqué.

André Juillard, dans son atelier
© JLT
D’autres projets ?

André Juillard, dans son atelier
© JLT
Oui, avec Yann mais seulement après le prochain Blake et Mortimer et Sept Vies de l’Epervier. Le cadre serait la guerre d’Espagne avec la photographe et muse de Man Ray, la très belle Lee Miller. J’avais beaucoup aimé le travail de Vittorio Giardino avec Max Fridman sur cette époque.
J’ai envie aussi de retrouver le scénario et pourquoi pas écrire pour quelqu’un d’autre. J’aime toujours autant raconter des histoires. Pour le moment, je termine de grands pastels pour une exposition chez Champaka à Bruxelles : des paysages. Il y en aura quatre panoramiques. François Schuiten et Loustal sont aussi de la fête.
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