Etienne M a 37 ans. Peintre avant d’être dessinateur de BD, il se fraie un chemin dans l’édition, épaulé de son collectif : l’Atelier BBZ. Son personnage fétiche, Brezza, est une plantureuse mangeuse d’hommes.
Au bout de combien de temps as-tu pu vivre de ton métier de peintre-illustrateur ? Est-ce ce que tu as toujours souhaité faire ?
J’ai voulu faire du dessin ma profession depuis l’âge de 7 ans. En 1997, j’ai fini mes études, j’ai eu mon premier enfant, et le second est arrivé l’année d’après. Pour vivre, j’ai commencé à faire des illustrations, des logos, et divers boulots alimentaires. Je me suis mis à mon compte à partir de 2001, et cela fait trois ans maintenant que j’en vis. Aujourd’hui je démarche un peu moins les éditeurs, le bouche à oreille commence à se faire sur mon travail, je fréquente assez assidûment les festivals.
Peux-tu me présenter ton personnage féminin Brezza ?
Brezza est un mot italien qui signifie «brise». Elle a été créée en 96 de retour d’Angoulême, où j’avais présenté mon book et pris des claques à tous les stands. Sur le trajet retour, ma femme conduisait. Assis à côté d’elle, ruminant mes échecs, j’ai crobardé pour la première fois Brezza : un personnage sensuel aux formes généreuses, et qui bouffe les emmerdeurs. J’ai commencé les histoires de Brezza par des petits strips noir et blanc, plus tard j’ai fait un site sur Internet sur lequel je mettais en ligne un strip couleur tous les 15 jours. Cela a donné un album autoédité à 50 exemplaires, destiné à ceux qui suivaient ces aventures sur le site. Lors d’un festival BD fin 2005, au cours d’une séance de dédicace des fanzines Capsule de Champagne, j’ai dessiné spontanément une Brezza enfant, pour changer. L’idée m’a plu et en 2006, j’ai publié 34 pages sur son enfance, édité chez Premières Pousses, une collection de petites BD format 12,5x10 cm. Actuellement, je suis en train de terminer la première BD complète de Brezza adulte, dont les premières planches ont été initialement publiées dans Capsule de Champagne.

© Etienne M
T’identifies-tu à Jules, le petit homme qui vit dans le corsage de Brezza ?
Ce n’est pas volontaire, mais pas mal d’amis trouvent que je lui ressemble beaucoup. Jules est le mentor de Brezza, sa voix intérieure aussi. Jules est apparu rapidement après la naissance de Brezza, et a évolué : au départ il n’était pas aussi petit, puis, quand il a eu la taille adéquate, il a élu domicile dans son décolleté. C’est bien entendu l’endroit où j’aimerais me lover si j’avais la taille de Jules.
N’y a-t-il pas derrière tout ça une passion pour les protubérances mammaires spectaculaires, comme Russ Meyer les affectionne ?
Sans doute… Faster Pussycat Kill ! Kill ! est un film que j’adore. Chez Russ Meyer, j’aime bien le fait que les femmes aient le dessus sur les hommes. Je serais presque féministe.
Quand pourra-t-on découvrir cette BD sur Brezza que tu termines ?
Cette BD paraîtra fin décembre, au plus tard en janvier 2008. C’est l’Atelier BBZ, un collectif dont je fais partie, qui va la publier.
Présente-nous, je te prie, ce collectif.
Les membres du collectif — nous sommes cinq : Thierry B, Czek, Cyril Leclercq, Rex Buthor et moi-même —, se sont rencontrés vers 2003/2004 par le fanzine Capsule de Champagne, de l’association «Bulle de Champagne». Au fil des festivals, nous avons décidé de nous désigner par «Bulles Brozzeurs», ce qui a donné «BBZ». Ainsi, quand il a fallu officialiser le nom de l’association, nous avons choisi «Atelier BBZ». Nous existons officiellement depuis le 17 septembre dernier. Le but de l’association est de publier des bandes dessinées, à commencer par les nôtres. À terme nous espérons devenir une vraie maison d’édition.
ZOO10
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