Atrabile

Sept milliards de chasseurs-cueilleurs
Avec un ton qui évoque le théâtre de l’absurde, Sept milliards de chasseurs-cueilleurs met en scène les multiples rencontres entre deux Amérindiens de tribus différentes; tandis que l’un deux, au fur et à mesure des rencontres et des expériences, devient de plus en plus «cow-boy», le second est renforcé dans son «amérindianité», les deux risquant, à chaque rencontre, de devenir des personnes encore différentes (marchand ambulant, femmes Inuit, caricaturiste, tueur à gages, etc): c’est un récit fantaisiste. Ils vont jouer des rôles différents à chaque confrontation (vengeur, voyou, frère, voyageur de temps, dragueur, etc.) à la recherche d’une définition d’eux-mêmes, enchevêtrement de multiples identités, de mutations sémantiques et de constantes cosmiques: c’est un récit-totem. A l’image des hommes, leurs histoires sont multiples et leurs puissances peuvent cohabiter en harmonie, sans s’entretuer, comme les font souvent les histoires. Peut-être qu’après une sorte d’apocalypse, tout le monde est devenu chasseur-cueilleur et les gens vivent en paix entre eux, s’entraidant pour qu’un monde idéal se construise au présent: c’est un récit pseudo-rousseauiste. Tous œuvrent alors dans la promesse d’une grande union finale nourrie de partage et d’amour fraternel, travaillant contre la désespérante solitude de chacun: c’est un récit humoristique. Thomas Gosselin est un génie, et comme tous les génies, il est fou. Son œuvre est à son image, pleine de logiques démentes, de références philosophiques, et de moments de pur bonheur de lecture, ces moments magiques qui allient franche cérébralité et humour décapant. On se retrouve dans ses livres comme perdu dans un labyrinthe fait de miroirs déformants : surpris et amusés par ce que l’on y voit, et toujours un peu inquiet de ce que ces visions pourraient dire de vrai.

La Saison des billes
Bien plus qu’un trip nostalgique façon c’était mieux avant, Gilbert Hernandez se replonge dans ces années qui l’ont vu grandir et l’ont marqué à jamais, les années 60 – période faste pour la bande dessinée made in US et la musique pop, mais également période de tension entre les deux blocs Est-Ouest. Beto délaisse donc ici les personnages de Palomar pour un récit partiellement autobiographique, où des enfants – toujours baignés dans l’insouciance qui est leur privilège et pourtant déjà porteurs des angoisses de l’âge adulte – se croisent et s’amusent, se battent et tombent amoureux, exposent avec le plus grand sérieux leur passion pour la bande dessinée et les séries télé. L’auteur nous offre alors une galerie de personnages aussi attachants que surprenants, de Lana le garçon manqué à Lucio l’hystérique, en passant par Suzy la mangeuse de billes et Huey le collectionneur compulsif de comics. Mais le vrai «héros» de ce livre est peut-être cette culture typiquement américaine, faite de comics de super-héros, de séries B[$]nbsp; et de cartes à collectionner, toutes ces influences qui ont nourri l’imaginaire du jeune Gilbert, et auxquelles il rend hommage dans cette Saison des Billes. Et si cette œuvre est clairement redevable à une certaine époque, pafois mythifiée aux Etats-Unis, elle touche pourtant à l’intemporel, quand les dilemmes des enfants d’hier et d’aujourd’hui résonnent à l’unisson, quand la naïveté de l’enfance se confronte avec l’âpreté de l’âge adulte – à l’image du tout jeune Chavo découvrant un cadavre d’oisillon, ou de Lucio parlant soudainement de sa sœur mort-née. C’est donc un livre généreux, drôle et touchant que nous offre ici le génial co-créateur de Love

Les Episodes lunaires
Mort-vivant mélancolique, loup-garou amoureux, poltergeist agressif, revenant revanchard et autres créatures mutantes, tout ce bestiaire fantastique se retrouve dans les pages du nouveau livre de Martin Romero, Les Episodes lunaires. Mais derrière ce défilé de monstres aussi pathétiques que terrifiants, c’est bien à l’être humain et à sa part monstrueuse que s’intéresse Martin Romero, et les différents épisodes qui composent ce livre sont autant de fables qui exposent les turpitudes de l’âme humaine. Si la nuit les monstres sont de sortie, le jour ce sont les hommes et les femmes qui souffrent et font souffrir: histoire d’amour passionnée qui sombre dans la banalité, enfant délaissé par des parents peu aimants, erreur fatale de celui qui croit bien faire… Martin Romero n’est pas toujours tendre avec ses personnages, et peut-être est-il préférable, comme ces créatures qui hantent les ténèbres, de chercher refuge dans une nuit sans lune. Cette sarabande déviante et emportée, qui oscille tout du long entre le rire et les larmes, bénéficie d’une mise en couleurs pensée pleinement comme un élément narratif, et éclairant ainsi avec justesse chaque histoire, chaque ambiance, et chaque humeur.

Lentement aplati par la consternation
Indéniable constante de l’histoire des civilisations, l’impérieuse nécessité de vouloir coucher avec tout le monde s’exprime de nos jours volontiers dans les bars. C’est donc au bar que nous retrouverons les protagonistes de cette histoire muette (mais pas sans phylactère), chacun développant des stratégies (dont la subtilité va s’étiolant à mesure des consommations) pour parvenir à ses fins.
Force insultes abondamment imagées seront échangées dans ce récit dense où l’utilisation d’un système élaboré de bulles et cases permettent à divers niveaux de pensée de coexister tant bien que mal. Le tout à l’acrylique sur toile de grand formats. Pourquoi peint sur des toiles? Parce qu’elles étaient là. Décidément, Ibn Al Rabin n’est pas n’importe qui.

Château de sable
Fruit de la collaboration entre Pierre Oscar Lévy et Frederik Peeters, Château de sable se présente comme un huis clos à ciel ouvert, une fable sociale mordante et dérangeante. Sur une plage, le destin de 13 personnages va se retrouver bouleversé par un événement inconcevable, un basculement de la réalité qui va plonger cette petite troupe dans un abîme de questionnements. Face à cet événement fantastique (que l'on gardera volontairement mystérieux ici), les protagonistes de Château de sable vont d'abord traverser une phase bien humaine de dénégation tendue et conflictuelle, puis viendra la période de l'acceptation, quand les masques seront tombés et qu'il faudra bien composer avec la nouvelle donne, car le temps est compté... Face à un destin qui s'échappe inexorablement comme une poignée de sable entre les doigts, chacun réagira à sa manière, mais comment et que faire quand un coucher de soleil peut être synonyme de fin ? Récit complet et complexe, où la situation est plus importante que l'explication, Château de sable balance tout au long de ses cent pages entre noirceur et humanisme, pour former à l'arrivée un conte moderne, cruel et passionnant.

Chère Louise

Trame - Le poids d'une tête coupée
Trame se présente, à première vue, comme un pur thriller, plein de suspens et de rebondissements: un jeune couple, que l’on devine plutôt aisé, s’apprête à s’embarquer pour une soirée de fête dans la maison d’un ami. C’est alors qu’apparaît une étrange créature, un monstre peu ragoûtant armé d’un trident, franchement menaçant et au discours ouvertement anti-bourgeois, voire anti-capitaliste. Et ce n’est que le début, le début d’une nuit qui va rapidement tourner au cauchemar, une véritable virée en enfer, où les rares moments de saluts apparents et d’accalmie débouchent inexorablement vers le pire, et l’horreur. Mais ce n’est pas tout, car l’auteur, histoire de pimenter son intrigue, joue avec le lecteur grâce à un procédé de «flash forward» lui laissant entrevoir partiellement ce qui va arriver… Si le procédé, malin en diable, pourra d’abord désarçonner, une fois accepté par le lecteur-complice, il ne fera alors qu’augmenter la tension inhérente, jusqu’à un final «hors champs» que l’on devine extrême… Trame, le poids d’une tête coupée (aah, ce sous-titre!) fait partie de ces objets difficilement descriptibles (comme on les affectionne tout particulièrement chez Atrabile), allant puiser son inspiration dans plusieurs sources, du comics rentre-dedans aux œuvres plus politiques. Car Trame est une véritable petite bombe, un cocktail molotov à la recette bien particulière: une bonne dose de genre façon série noire, une autre de critique sociale frontale et intrigante, et une pincée d’expérimentation pour donner à tout ça une saveur vraiment unique, et explosive.

Heureux qui comme

Bendik Kaltenborn vous veut du bien

La Gröcha

Contribution à l'étude du léger brassement d'air au-dessus de l'abîme

Les Fabuleuses Chroniques d'une Souris Taciturne

La queue du loup

La conversion

La Fabrique de Fanzines par ses ouvriers mêmes

Lupus

Canopée

Prédictions

Barcazza

L'hydrie

Château de sable
Fruit de la collaboration entre Pierre Oscar Lévy et Frederik Peeters, Château de sable se présente comme un huis clos à ciel ouvert, une fable sociale mordante et dérangeante. Sur une plage, le destin de 13 personnages va se retrouver bouleversé par un événement inconcevable, un basculement de la réalité qui va plonger cette petite troupe dans un abîme de questionnements. Face à cet événement fantastique (que l'on gardera volontairement mystérieux ici), les protagonistes de Château de sable vont d'abord traverser une phase bien humaine de dénégation tendue et conflictuelle, puis viendra la période de l'acceptation, quand les masques seront tombés et qu'il faudra bien composer avec la nouvelle donne, car le temps est compté. Face à un destin qui s'échappe inexorablement comme une poignée de sable entre les doigts, chacun réagira à sa manière, mais comment et que faire quand un coucher de soleil peut être synonyme de fin ? Récit complet et complexe, où la situation est plus importante que l'explication, Château de sable balance tout au long de ses cent pages entre noirceur et humanisme, pour former à l'arrivée un conte moderne, cruel et passionnant.

Château de sable
Fruit de la collaboration entre Pierre Oscar Lévy et Frederik Peeters, Château de sable se présente comme un huis clos à ciel ouvert, une fable sociale mordante et dérangeante. Sur une plage, le destin de 13 personnages va se retrouver bouleversé par un événement inconcevable, un basculement de la réalité qui va plonger cette petite troupe dans un abîme de questionnements. Face à cet événement fantastique (que l'on gardera volontairement mystérieux ici), les protagonistes de Château de sable vont d'abord traverser une phase bien humaine de dénégation tendue et conflictuelle, puis viendra la période de l'acceptation, quand les masques seront tombés et qu'il faudra bien composer avec la nouvelle donne, car le temps est compté. Face à un destin qui s'échappe inexorablement comme une poignée de sable entre les doigts, chacun réagira à sa manière, mais comment et que faire quand un coucher de soleil peut être synonyme de fin ? Récit complet et complexe, où la situation est plus importante que l'explication, Château de sable balance tout au long de ses cent pages entre noirceur et humanisme, pour former à l'arrivée un conte moderne, cruel et passionnant.

Woo-lee et moi

Vent frais vent du matin

Cinq mille kilomètres par seconde
Récit des instants les plus importants de la vie de Luca et de l'histoire d'amour de Piero et Lucia, mettant en scène une génération à qui la société a tout offert : voyager, vivre ensemble, se séparer, se retrouver ainsi que des possibilités de communication infinies. Illustré d'aquarelles. Fauve d'or du meilleur album 2011 au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Dérives

Manœuvres

Quitter la ville, T.1

Au recommencement

Fabrica

Ruminations

Divine colonie

L'automne

L' autre fin du monde

J'ai tué Geronimo

Disco man

Le secret de la momie

Luchadoras
Depuis plus de dix ans, environ 300 femmes ont été retrouvées mortes dans la région de Ciudad Juarez, victimes de tueurs, de gangs ou encore de leurs pères, de leurs frères, de leurs maris. Ces événements tragiques font ainsi de la région le triste symbole de la maltraitance des femmes dans le monde. C'est dans ce cadre, véridique, que se situe cette histoire, celle d'une rencontre entre Jean, touriste français de passage, et Alma, serveuse dans un bar et victime du machisme ambiant. Du même auteur : Plus ou moins...

Intersections

Des morts et des vivants

Priape

Icarus

Lupus, T.4

L'été

Bile noire se recueille: troisième volume

Lupus, T.3

Printemps 2005

Le printemps

La main droite
