Les Humanoïdes Associés

Le plus célèbre des détectives de classe R était-il si minable ? Réponse au fil de ces aventures, moins cosmiques mais tout aussi loufoques, où l'on découvre la jeunesse de John Difool, apprenti détective, raconté avec une grande vivacité de ton.

John Difool et son ami Kolbo 5 ont trouvé refuge dans les bas-fonds de la cité-puit. John traîne régulièrement avec une bande d'amateurs de drogues diverses : bio-steak, escargot de khalaï, marie-jeanne carnivore, tout y passe pour le plus grand malheur de leurs neurones ! Et lorsqu'ils décident de voler une statuette de grande valeur lors d'une exposition publique, c'est grâce à Kolbo 5 que John réchappe de l'affaire indemne tout en étant nommé pré-détective de classe « R »!

Il ne doit pas attendre longtemps pour entamer sa première enquête : contacté par mademoiselle Louz de Garra, une aristo au physique ingrat en quête de sensations fortes. Il doit l'accompagner dans les hôpitaux des bas-niveaux où elle compte connaître le grand frisson au contact de malades incurables.

John Difool a été invité par la belle Louz de Garra dans sa demeure familiale. Elle lui fait faire le tour du propriétaire, étalant devant cet amoureux transi les richesses qui font le quotidien d'une grande famille d'Aristos. Malheureusement, cette invitation n'est qu'un piège tendu à l'inconscient qui a osé mettre son nez dans le trafic de bébés des bas niveaux.

Seule l'intervention d'un Kolbo 5 armé de son cogan nucléaire vaudront à John de ne pas se faire transformer en Mandog décervelé ! Les fuyards restent cachés dans leur minable planque nauséabonde. Surveillés par les plus hautes autorités, ils ne doivent leur tranquilité qu'à la volonté du Prez d'enterrer un monstrueux scandale qui pourrait remettre en cause son pouvoir.

Mais John et ses compagnons ne comptent pas en rester là. Ils veulent découvrir ce qui se cache derrière ce trafic de bébés. John est d'autant plus motivé qu'il voit là un moyen de se venger de l'affront infligé par Louz de Garra.

Afin de redorer l'image de la ville d'Eccenihilo, un grand carnaval est organisé avec comme point d'orgue, la venue de l'enfant du pays, vedette du chant lyrique : Foligatto. Mais bien vite, l'artiste révèle son caractère méprisant, plein de narcissisme et de caprices, jusqu'à la perte tragique de sa voix fabuleuse.

L'odyssée d'Exether Mega, une jeune pilote de vaisseau militaire engagée lors de la guerre enragée entre les Humains et les Krommiuns. Gagner la guerre n'est qu'un prétexte, Exether est en fait la victime d'une expérimentation scientifique visant à créer l'arme absolue. En réunissant quatre cerveaux, les scientifiques vont fabriquer une créature douée de pouvoirs cosmiques infinis, une créature suprême née de la fusion de quatre femmes qui échappera à tout contrôle…

Henriette est petite, rondouillarde et myope : pas toujours facile à vivre quand on est une adolescente ! Surtout quand on est flanqué de parents un peu idiots et de copines complètement fashion victim. Alors Henriette se confie à son journal intime auquel elle raconte, avec humour et parfois un brin de cruauté les péripéties du quotidien.

Méduz, l'aigle, est en chasse. Il ne chasse pas pour lui, mais bien pour son maître… Cette très belle histoire, poétique et mystique, est la première création du couple Jodorowsky/Mœbius. L'alchimie particulière qui l'anime, dans le dialogue incessant entre dessins et texte, l'alternance entre deux points de vue, font des Yeux du chat un ouvrage à part de ce duo de génie.

Composé de huit nouvelles graphiques publiées dans les magazines Pilote et Métal Hurlant entre 1973 et 1987, Arzach compile des histoires qui ont véritablement révolutionné la bande dessinée. Des récits sans bulles, un schéma narratif novateur, des graphismes qui fourmillent de détails, Arzach est un album phare : il est celui où Giraud devient Moebius, laissant de côté les dessins réalistes de Blueberry pour explorer « le niveau le plus profond de la conscience, à la frange de l’inconscient». Un chef d’œuvre.

Entre les galères des copains qui débarquent sans crier gare pour s'installer sur le canapé, les crises existentielles des couples face à l'arrivée de leur premier enfant, les fiancées avides d'engagement et le caractère lunatique de sa concierge, Monsieur Jean essaie tant bien que mal de préserver son quant à soi. Parisien, écrivain et trentenaire, il est le héros de ces chroniques pleines d'humour sur la vie d'un citadin bien de son temps.

Olive, la jeune héroïne du précédent épisode des Terres Creuses, Zara, a poursuivi son périple. Direction la deuxième planète du système des Terres Creuses, Nogegon, où la pesanteur, très faible, est trente-deux fois inférieure à celle de Zara. On s’y déplace par de grands bonds qui donnent l’impression de voler. Mais une fois sur place, elle disparaît brusquement.

Nelle, sa complice, venue de Zara également, part sur ses traces. Suicide, lui affirme-t-on à Nogegon pour expliquer la disparition d’Olive. Mais la jeune femme n’en croît rien. Elle réussit à se procurer une bague d’identification et entreprend une longue et difficile enquête sur ce monde étrange, presque totalitaire, où chacun est constamment obsédé par la symétrie…

Là c’est tout un village breton qui lutte face à l’implantation d’une station balnéaire. Une fois encore, le mystérieux 50/22 B apporte une stratégie de repli à des habitants préoccupés par la perte de leur identité culturelle.

Aidé par les forces occultes de l’étrange habitant d’une forteresse abandonnée, les habitants vont déménager leur village aux confins de l’Amérique latine.

Une édition spéciale d’un des ouvrages majeurs de Bilal, qui célèbre les 30 ans de sa première publication.

1983. Dans la brume glacée des forêts soviétiques, s’organise une singulière “partie de chasse”. Un jeune traducteur français y est convié par son mentor, Evguéni Golozov, interprète et homme de confiance du mystérieux Vassili Alexandrovitch Tchevtchenko. Ce stratège silencieux du pouvoir communiste, apparaît au fur et à mesure de l’intrigue comme le maître d’orchestre machiavélique des exactions sanglantes de dirigeants décadents. Quand la petite histoire se fond dans la grande, le lecteur redécouvre les sombres événements qui ont marqués la période du bloc de l’Est. À travers ce titre, Bilal signait avec Christin, l’une des oeuvres majeures de la bande dessinée moderne.

Par une nuit d’hiver en Espagne, sur les hauts plateaux de la province de l’Aragon, une expédition punitive s’abat sur le petit village de Nieves. Tous ses habitants, y compris les femmes et les enfants, sont exécutés et le village est incendié. L’attentat est revendiqué par un groupe politique, les Phalanges de l’Ordre Noir, au nom des « valeurs de l’Occident chrétien ». Le village, haut lieu des affrontements entre républicains et franquistes à la fin des années trente lors de la guerre d’Espagne, venait de voter massivement à gauche lors des dernières élections… Convaincus que ce massacre signe le retour de l’extrême droite qu’ils ont autrefois combattue, un groupe d’anciens des brigades internationales, quarante ans après, se décide à reprendre les armes. De l’Espagne à Suisse en passant par l’Italie, les Pays-Bas et la France, une dizaine d’hommes que l’âge a rendus las, mais toujours fidèles à leurs convictions de jeunesse, vont ainsi donner la chasse à leurs vieux ennemis, jusqu’à l’affrontement final.

Lorsque nos Portraits Souvenirs ont commencé à paraître dans Pilote à la fin des années 70, ils constituaient à beaucoup d'égards une rupture avec les canons alors en vigueur dans la bande dessinée. D'abord et tout simplement, parce qu'ils étaient réalisés par un homme et une femme. L'irruption d'Annie Goetzinger dans le monde exclusivement masculin de la BD réaliste a provoqué un petit séisme dont les répliques se font encore entendre aujourd'hui au profit d'autres femmes lumineuses arrivées depuis dans ce métier. Nos premières histoires sont incontestablement datées. Nous espérons néanmoins qu'elles sont toujours intéressantes pour des lecteurs actuels de bande dessinée. Et bien évidemment pour des lectrices, devenues, elles aussi, beaucoup plus nombreuses au fil des années. Car le véritable genre littéraire dont relèvent ces Portraits Souvenirs, c'est au fond celui du roman d'apprentissage situé dans le monde qui nous entoure... Pierre Christin