Le Monte en l'air

Fantaisies folliculaires
Questions sexe, ce sont souvent celles qui en parlent le plus qui en font le moins. Les autres, c'est pas avec la bouche pleine qu'elles peuvent causer ! Alors Coco, pour sa première infidélité au dessin de presse, fait dans la BD porno (quasi) muette. Ici pas de bavardages superflus, ce sont les images qui bavassent et le dessin qui jacte. Mais attention, tout en prose lascive, s'il vous plait. Stylo raide et encre moite, elle s'enfile une tripotée de pages vierges juste pour le plaisir de culbuter les bonnes moeurs et la pudibonderie. Comme on tire sa crampe après des semaines d'abstinence, Coco tire un trait sur la morale : ça pique un peu, ça tache pas mal et pourtant, c'est toujours joyeux. Ses Fantaisies folliculaires, succession de bluettes graphiques sulfureuses, libidineuses et tordues, fleurent bon le sperme, la morve et la cyprine. Si vous piquez un fard, c'est que son dessin libère tous les fantasmes, des plus langoureux aux plus déglingués. Voilà un rempli ras la moule de vulves puissantes et de chattes déployées, de femmes libres et mutines, de coïts étranges et de passions scabreuses, d'amours braques mais toujours consentis. Un véritable petit manuel pour un féminisme de combat et de bonne humeur, à mille lieux de tous dogmes et convenances établies.

Sacré Râââl
Oyez, oyez, nobles damoiselles ! Oyez, oyez, preux damoiseaux ! Vous à qui la collection BD-CUL cajole les mirettes, voici des enluminures qui sentent fort le fagot et qui vous feront jouir céans. Les fabliaux toujours commencent par cette prose : "Il y a fort longtemps de cela, dans une contrée lointaine...", mais celui-ci, salace en bougre, vous fera rostir les coilles et cramer la lanterne. Mordiale ! Daigne le Ciel écarteler bigots et calotins de ce vuicieux grimoire où Dame Agathe Hallais s'en va nous conter la quête du Sacré Raal !
En un royaume, trois jouvencelles, Clitandre, Marie-Cyprine et Cunigonde, toujours sottes caillettes – qu'oncques godelureaux n'eussent encore foulé la vendange ou percé le tonneau – s'adonnent à des noiseuses besognes, celles conférées aux mignettes qui mènent vie de château. Un beau jour, Dame Gérsande, une de leur serventaille, venue au castelet à l'art du chat et du fil les initier, ajoute à sa leçon l'invitation à l'écureuil se caresser. Que d'émois chez les frêles joliettes ! Les sentant bien disposées, la vuiceuse et dévergoigneuse, les incite à Hellmouth se rendre.
Tandis que les âmes du castelau dorment comme un sabot, les voilà toutes trois parties le rouge aux joues à la conquête de leur plaisir ! Chemin faisant, les garcelettes croiseront bien des polissons, les plaçant dans de scabreuses situations : un drôle au bord d'une laie taillant à même le bois des épées à deux jambes, un arbre à phallus dont on peut laper l'estoc jusqu'à ce qu'éclabousse l'huile de rein, ou bien encore des poissons à tête de vit pour se fotre le nache jusqu'à ce que bave la fendance... Mais tudieu, qu'asttendez-vous ? Haro, haro sur ce BD-CUL nouveau ! Et laborez d'amour, Saint-Jacques à l'air et flamberge au vent tant qu'il en est encore temps.

Une approche décontractée de l'histoire du graphisme
Qu’ils soient typographes, publicitaires, directeurs artistiques, affichistes, membres d’un collectif d’artistes ou créateurs de mode, les grands noms évoqués dans les pages de ce livre ont tous contribué à imposer leurs créations graphiques majeures dans notre inconscient collectif. De Bodoni et sa fameuse police de caractère, on apprend la rigueur. De Baskerville, la précision. De Cassandre, l’audace et de Brody, le modernisme. Tout à la fois instructive et réjouissante, cette approche est une véritable gageure. Comment faire tenir toutes ces références dans des strips de 4 cases maximum ? En allant à l’essentiel, tout simplement.