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La bataille d'Alger prolonge en l'amplifiant la longue tradition de violence algérienne que rappelle Bruno Etienne, préfacier de ce 7ème tome des Carnets d'Orient. Terrorisme, contre-terrorisme, torures, mutilations, intoxication de l'adversaire : la pitié s'efface des coeurs et l'humanité recule chaque jour un peu plus. Dans ce monde sans juste milieu, que valent désormais les carnets du peintre Constant, fil conducteur de cette épopée dessinée de main de maître par Ferrandez ?

En se plongeant dans les premières années parisiennes de l'artiste Pablo Picasso, Clément Oubrerie et Julie Birmant revisitent un monde bouillonanant et finalement assez méconnu de la vie du jeune Picasso.

L'éclairage nouveau qu'apporte cet album tient également au fait que la scénariste Julie Birmant a choisi de raconter l'histoire par les yeux de Fernade Olivier, la compagne du jeune artiste. Elle fut une vertitable source d'inspiration pour l'artiste : des centaines de dessins, peintures et sculptures la représentent.

Pablo permet ainsi de pénétrer l'intimité d'un artiste en devenir pour percer ses motivations.

Une merveille graphique signée Roger, le dessinateur de Jazz Maynard.

L'histoire tragique d'une jeune femme simple d'esprit confrontée à la mort de son bébé. On en ressort les yeux rouges, la voix pleine d'émotion. Magnifique.

Ce dyptique autour de la vie de Staline est étourdissant, d'un humour ravageur et cruel, dresse le portrait d'une dictature plongée dans la folie. Magnifique.

Disparu au combat en 1944, l'immortel auteur du Petit Prince devient dans cet album un héros de BD par la grâce de Philippe Durant et de Claude Laverdure. Le roman vrai en images d'un desti exceptionnel.

Peu après la Commune, un enfant adultérin est confié à un couple de bouchers, qui l'élève avec amour. Mais Tristan, infirme et muet, grandit en solitaire. Tout en gagnant sa vie aux abattoirs, il découvre la peinture. Il devient cet artiste maudit, s'exprimant par un art violent, ce qu'il ne peut dire par ailleurs.

Véritable oeuvre d'esthète, L'écorché met en scène le Paris fin de siècle, des horreurs de la Commune aux lumières de l'Exposition universelle. Une fresque historique superbe !

Pendant que les rues de Varsovie s'embrasent, un jeune peintre, Frédéric Cyprian, hésite entre le respect qu'il voue à son vieux maître et l'amour qu'il porte à sa femme. Un dilemne que seule la mort d'un des deux hommes pourra résoudre. Un scénario permettant une agréable lecture autour de quelques évènements historiques.

I.N.R.I est la suite du Triangle Secret. Ce premier tome commence aujourd'hui au Vatican avant de se poursuivre à Jérusalem au XIIIème siècle, à l'époque du règne de Baudouin 1er, frère de Godefroi de Bouillon. Le compte de Champagne accompagné de quelques chevaliers est attendu. C'est à qui trouvera le premier le tombeau de l'imposteur Thomas, frère de Jésus, crucifié à sa place.

On retrouve ici un scénario dans la lignée du Triangle Secret, où ésotérisme et franc-maçonnerie s'allient aux aléas, réels ou supposés de l'Histoire. Un très bon début.

L'histoire riche et mouvementée de l'Isère est retracée, de la préhistoire à nos jours, dans cette série dont voici le dernier album. Beaucoup de faits oubliés réapparaissent à sa lecture. On apprendra que la journée des Tuiles en juin 1788 résonne comme un grondement de tonnerre avant l'orage de la Révolution un an plus tard, que les premières troupes de montagnes, les chasseurs-alpins, sont nées en 1888 au moment où l'Italie forme avec les empires Allemand et Austro-Hongrois, la Triplice, et que le ski arrive en 1895. Une belle série de mémoire.

Ce 14ème tome clôt une série entièrement vouée à la Mafia sicilienne aux Etats-unis dont le scénariste Corteggiani, a reconstitué l'histoire avec un soin maniaque. On y retrouve quelques figures de la pègre marseillaise des années 30 - 40 dont Spirito, Carbone et les frères Zonza, assez proches des frères Guérini. Mais en fin de parcours, Corteggiani relâche sa vigilance habituelle, confondant l'armistice du 2 juin 1940 avec la poignée de main de Montoire du 24 octobre.

Alors que le premier album avait un côté très plaisant, avec un coté à la Tex-Avery, mais avec sa propre identité, nous avons dans ce deuxième tome une pale copie. Bien dômmage. :-(