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Zhang Leping

Professions :  Dessinateur , Scénariste

Naissance : 2 janvier 1910

Décès : 27 septembre 1992

Genre BD : Humour

Editeur : Fei

La biographie de Zhang Leping

Né en 1910, à la toute fin de l’époque impériale, dans la province du Zhejiang (province côtière au sud de Shanghai), dans un village de la baie de Hangzhou distant d’à peine 100 kilomètres de la grande métropole de Shanghai, Zhang Leping n’est pas, à proprement parler, issu des bas-fonds de la société chinoise de son temps. Son environnement familial est même plutôt cultivé. Son père Zhang Zhouruo a été enseignant. Sa mère Zhu Shu a grandi dans un milieu où l’on s’intéresse à l’art. Elle a pratiqué a calligraphie, la peinture chinoise traditionnelle et la broderie. Mais si la famille n’est pas en manque des nourritures de l’esprit, elle n’en est pas moins pauvre.

À la fin de l’école primaire, sa mère décédée alors qu’il avait neuf ans, la famille ne peut plus financer pour Zhang Leping d’autres études. Le garçon est envoyé en apprentissage dans une entreprise des faubourgs de Shanghai, pour y devenir menuisier charpentier. La légende raconte que son obstination à continuer malgré tout à dessiner – une activité pour laquelle il avait d’emblée, dès la petite enfance, montré des dispositions précoces sous la direction d’un instituteur bienveillant et attentif à ses élèves, Lu Yinsheng – lui vaut des corrections régulières de la part du patron qui l’emploie. Après deux ans de menuiserie, le jeune Zhang poursuit son apprentissage professionnel dans un autre secteur : son nouvel employeur est une imprimerie qui prend également en charge, comme c’est souvent le cas à l’époque y compris en Europe, des commandes publicitaires. Cet univers le rapproche des disciplines graphiques – calligraphie et peinture traditionnelle – qui l’avaient séduites enfant à l’école de son village, et ne sera pas sans influence sur son parcours futur.

En 1928, financé par son beau-frère, Zhang Leping commence à fréquenter les cours d’une école d’art de Shanghai. Lorsqu’il en sort, il est techniquement au point pour commencer une carrière d’illustrateur tout terrain. On le voit dans la pub, la mode. Il conçoit des calendriers et contribue, comme art editor, au catalogue de plusieurs maisons d’édition. Ponctuellement, il commence aussi à réaliser ici et là quelques bandes dessinées pour des journaux et des magazines du cru, tout en s’essayant à d’autres disciplines artistiques : les papiers découpés, la sculpture, la peinture traditionnelle… Bref, une activité multiforme et vibrionnante qui ne tarde pas à le faire remarquer. Un magazine chinois de 1932, Long Live, le classe déjà dans sa liste des top chinese artists. Mais si le succès pointe déjà, Zhang n’en conserve pas moins une conscience aiguë de ses origines comme du monde qui l’entoure. Nourri tout à la fois du spectacle navrant de la misère sordide qu’il côtoie au quotidien à Shanghai et du souvenir de ses propres années de dénuement durant l’enfance, il façonne sur le motif son personnage de petit vagabond, dont la première publication attestée date du 28 juillet 1935, dans les pages du Cartoon Morning News.

Auteur en vue et désormais installé dans un rôle d’aîné assumé, Zhang s’investit dans des fonctions officielles. Déjà co-fondateur de la Shanghai Association of Cartoonists en 1946, il est élu délégué au premier Congrès national des écrivains et des artistes organisé par le nouveau pouvoir à Beijing. En 1950, il fonde à Shanghai la revue Manhua, la première du genre en Chine populaire, et côtoiera au fil des années la plupart des grands personnages du régime, dont Zhou Enlai, Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et Mao Zedong. Comme bon nombre d’artistes et d’intellectuels, Zhang est persécuté au cours de la « Grande Révolution culturelle prolétarienne » – simplifié en Occident sous le nom de « Révolution culturelle ». Arrêté le 15 juin 1966, dénoncé comme artiste réactionnaire, droitier et contre-révolutionnaire, il est contraint à l’autocritique afin de « réfléchir à ses erreurs ». San Mao serait, un comble, une incarnation typique de la réaction capitaliste… Les gardes rouges s’en prennent à ses oeuvres et détruisent notamment de nombreux originaux de The Wanderings of San Mao. Zhang songe à se suicider. À partir de 1976, lorsque la Révolution culturelle s’achève, Zhang Leping, rapidement réhabilité, recommence à créer. La reconnaissance est unanime partout en Chine. Expositions (dont une grande rétrospective à Beijing au National Art Museum of China), hommages, multiples adaptations. Outre le premier film en prises de vues réelles de 1949, on compte quatre longs métrages de cinéma, une série télé, un film d’animation en pâte à modeler de 1958 – sans oublier d’innombrables produits dérivés. Les dernières aventures originales de San Mao signées Zhang Leping datent de 1986. Il y aura eu au total, en une cinquantaine d’années de création, près de 1000 histoires de San Mao. Zhang s’éteint le 27 septembre 1992.

Sa carrière en chiffres

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