C’est dans les fourrés de collines verdoyantes et idylliques que se terrent parfois les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante odyssée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel et le surprenant Fyveer, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, malices et légendes vont guider ces héros face aux mille ennemis qui les guettent, et leur permettront peut-être de franchir les épreuves qui les séparent de leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera- t-elle vraiment là ?

Watership Down

Richard Adams, James Sturm, Joe Sutphin
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Scénario : James SturmDessin : Joe SutphinAuteur adapté : Richard Adams
Prix : 32.50€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
5.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Watership Down
La critique ZOO sur l'album Watership Down
Incontestable succès de librairie, Watership Down de l’anglais Richard Adams a conquis de nombreux lecteurs et remporté une multitude de prix depuis sa parution en 1972. Son éditeur français, Monsieur Toussaint Louverture, nous propose cette magnifique adaptation en bande dessinée.
Tout démarre au cœur de la campagne anglaise, précisément dans un terrier où réside une colonie de lapins. L’un d’eux, Fyveer, a l'étrange intuition que la garenne est menacée, que sous peu une calamité va tout anéantir. Paniqué, il en discute avec son frère Hazel et tous deux tentent d'alerter le maître qui refuse de les écouter. Hazel, convaincu par les révélations de son frère, réalise qu'une fuite immédiate est nécessaire et propose à tous ceux qui le désirent de les suivre. Ils sont alors rejoints par Bigwig, leur ami qui fait partie de la garde protégeant le terrier, et leurs amis Rubus, Pipkyn, Akraan, Léondan, Rahmnus et Silvère. Ainsi, tous se mettent en quête d'un endroit plus tranquille pour s’établir, plus en sécurité et loin de ces pouvoirs autoritaires. Ils affrontent sur leur chemin une autre garenne aux mœurs assez étranges, ou simplement d’anciens amis qui veulent les ramener chez eux, quitte à devoir utiliser la force…
L'adaptation
Watership Down demeure l'un des ouvrages les plus populaires de la littérature anglaise, avec près de 50 millions d’exemplaires écoulés jusque-là. L’histoire a été adaptée en dessin animé, en film, en livre illustré, en série télé, en musique… Et c’est au tour du duo James Sturm et Joe Sutphin de transposer cet univers en bande dessinée. L’objet final est de toute beauté et l’on ne peut que souligner le soin extrême porté à la finition, au choix du papier : une proposition pleine de charme.
James Sturm suit donc fidèlement le déroulé du livre. On s’éloigne peut-être juste de la vision subjective de Fyveer et Hazel afin d'appréhender l'aventure de manière plus globale, ce qui nous donne également la possibilité de prendre davantage de recul. Mais le récit est vraiment captivant, très bien rythmé. Les multiples rebondissements de cette colonie de lapins en quête d'une garenne plus sécurisée et plus ouverte aux dialogues, qui privilégie la communication plutôt que l'autoritarisme ou la structure hiérarchique rigide des autres groupes, est véritablement passionnante. Les auteurs ne tempèrent pas inutilement le propos, bien au contraire. Les défis auxquels Hazel et ses compagnons font face sont éprouvants, parfois même fatals. Alors oui, l'histoire présente des lapins, ce qui pourrait initialement donner l’impression d’être une fable didactique pour enfants. Cependant, on réalise rapidement qu'il s'agit davantage d'un récit universel destiné à tous. De plus, sans être trop explicite, ni gratuit, dans sa violence, l'histoire ne fait aucun compromis. On observe les personnages principaux subir des blessures graves, d'autres montrer de l'hésitation, d'autres encore se mesurer à plus puissant qu'eux... Ils ne se comportent pas comme des êtres humains, utilisent un langage et des mots qui leur sont spécifiques, mais surtout ils ne cessent jamais d’agir comme des lapins en lien avec la nature qui les entoure.

" Ils ne se comportent pas comme des êtres humains, utilisent un langage et des mots qui leur sont spécifiques, mais surtout ils ne cessent jamais d’agir comme des lapins en lien avec la nature qui les entoure. " © Monsieur Toussaint Louverture, 2025 - Sturm et Sutphin
Si Hazel et ses compagnons montrent du courage, c'est principalement pour une question de survie, mais aussi de cohésion. Parfois, ils remettent en question leur leader, les visions de Fyveer, mais le charme opère immédiatement. On se laisse prendre au jeu de cette aventure intrépide, la complicité qui les lie au fur et à mesure, et l’objectif commun qui les tient tout du long.
L’écriture est donc assez directe, elle ne se perd pas dans les pensées, tout en gardant une vraie vivacité dans les échanges naturels ici et là. En parallèle, on ne se perd pas dans de longs dialogues pleins de messages pompeux, on apprécie cet « humanisme » simple, ce besoin de se fixer un avenir plus sûr pour tous.
De son côté, Joe Sutphin propose des planches magnifiques et très dynamiques. Et même si l’on peut parfois s’y perdre pour reconnaître certains lapins, il réussit à les rendre très expressifs, très vivants, avec le même soin dans les détails, à leur hauteur.
Une lecture très immersive, que l’on dévore d’une traite. Une belle découverte qui donne envie de relire le livre original.
