L’inspecteur Ari Nassar est sur le point d'attraper le « Tueur à une main » et d'obtenir enfin les réponses qu'il cherchait. Mais est-il prêt à affronter les révélations bouleversantes sur les meurtres, son monde et les ténèbres dissimulées derrière la vérité ? Du sang sur les mains et imprégné des secrets de Neo Novena, Johannes quant à lui, n'a plus qu'une seule issue pour se tirer d'affaires.


Laurence Campbell, Sumit Kumar, Ram V, Dan Watters
Série : The one hand & the six fingersTome : 5/5Éditeur : Urban Comics
Scénario : Ram V, Dan WattersDessin : Laurence Campbell, Sumit Kumar
Collection : Urban Indies
Genres : Polar / Thriller
Public : À partir de 16 ans
Prix : 7.90€
- ZOO
4.0
Scénario
4.0
Dessin
5.0
- Lecteurs
4.0
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Le synopsis du comics
La critique ZOO
Une série partagée en 5 volumes regroupant chacun deux épisodes, paraissant sur un rythme mensuel, mettant en scène un détective qui enquête sur une étrange série de meurtres ritualisés, avec des signes énigmatiques inscrits sur le mur et la trace d’une main avec un sixième doigt…
Le dernier fascicule de One Hand & Six Fingers vient de sortir et c’est l’occasion de faire le point sur l’ensemble, d’observer l’évolution du récit et sa résolution à travers les deux parties menées en parallèle l’une de l’autre. « One Hand » qui suit le policier et « Six Fingers » qui suit l’assassin.
Un petit résumé
On est en 2873, à Neo Novena, une mégapole qui ressemble à celles qu’on peut avoir à notre époque. L’inspecteur Ari Nasser se prépare à partir en retraite, blasé par son métier, par les relations avec ses collègues. Au moment où il s’apprête à quitter son bureau, sa supérieure, le lieutenant Souza, apprend qu’un corps vient d’être découvert et que tous les indices trouvés sur place renvoient à une vieille série de meurtres que Nasser était censé avoir résolus à deux reprises, il y a des années. Persuadé d’avoir à faire à un imitateur qui reproduit le même modus operandi, le policier décide de prendre l’affaire en main, une affaire qui est progressivement devenue au fil des ans une vraie obsession pour lui. Il faut dire que sur chaque scène du crime, il y a un ensemble de signes indéchiffrables sur les murs qu’il n’est jamais parvenu, en plus de vingt ans, à décrypter…
En parallèle, on suit un certain Johannes Vale, un étudiant en archéologie qui travaille en même temps au recyclage des déchets dans une centrale nucléaire pas très loin. Il commence à avoir d’étranges visions qui lui montrent les scènes de crime avec les signes sur les murs. Il essaye alors de comprendre ce que cela signifie, s’il ne serait pas le mystérieux tueur…

L'inspecteur Ari Nassar est sur le point d'attraper le « Tueur à une main » et d'obtenir enfin les réponses qu'il cherchait. © The one hand & the six fingers tome 5 - Urban comics
L’enquête avance lentement et Nasser se rend compte que toutes les victimes sont en fait des êtres synthétiques qu’on trouve dans les usines, dans le business du plaisir, ou pour toutes tâches subalternes et ingrates. En même temps, la femme synthétique avec qui il entretenait une relation suivie, mais payante, disparaît à son tour après avoir subi un malencontreux bug. Tous ces éléments enchâssés les uns dans les autres le mettent progressivement sur la piste de Johannes qui, de son côté, a compris qu’il était habité par une conscience qui lui faisait commettre tous ces meurtres.
Après cinq épisodes…
Plus on a avancé dans l’intrigue, plus l’aspect profondément psychologique s’est développé, poussant les deux protagonistes dans des voies qui se sont vite rejointes. Cependant, Ram V et Dan Watters ont petit à petit étiré leur récit, délayant l’ensemble, posant plus de questions qu’ils n’ont apporté de réponses. Ceci dit, on reste accroché tout du long sur les pistes qui se révèlent d’un côté, et sur le chemin parcouru par Johannes de l’autre. Et c’est vrai que les ambiances qui rappellent Blade Runner par certains côtés fonctionnent extrêmement bien ici. Il y a une vraie habileté dans les dialogues, dans le cheminement intellectuel qui nous interpelle sur le sens de ce langage, sur les concordances entre les différents corps… Mais au fur et à mesure, les scénaristes se perdent un peu dans une résolution qui patine, qui donne l’impression de malheureusement écarter des aspects du récit qui auraient certainement mérité d’être davantage creusés, comme, encore une fois, cette histoire de signes sur les murs.
Sans trop spoiler, la fin en forme de deus ex machina brouillon neutralise un peu trop tout le plaisir qu’on a pu avoir à se laisser prendre au jeu de cette enquête. Il reste de très belles planches où les deux artistes, Laurence Campbell et Sumit Kumar, avec des styles résolument différents, se sont parfaitement réapproprié cet univers en le nourrissant d’ambiances magnifiques. Et même si j’ai une légère préférence pour Campbell, il faut bien admettre que Kumit est lui aussi très inspiré.
Je conseille de tout relire d’un bloc, de faire abstraction de ce découpage en épisodes, finalement pas forcément pertinent, pour s’immerger dans le récit global.
