Après et , Jim Bishop clôt ici en beauté sa trilogie sur l’adolescence. Entre paranormal, horreur et critique de la société, ce one-shot pulvérise le conformisme !
La puberté lui est tombée dessus un été, assortie de toutes ses joyeusetés : acné, poussée de croissance et mue aléatoire. « Le boutonneux », comme on l’appelle, est, en plus, pauvre et totalement nul au collège. Peu importe : plus tard, il veut devenir gérant d’un magasin de jeux vidéo. À la faveur d’une convocation chez M. Marano, le CPE, il rencontre une autre des pires élèves de l’établissement, Mim’s, la jeune rebelle punk qui n’a que faire du système. Les deux élèves se lient d’amitié. Ils le savent, s’ils n’ont pas leur année, ils vont se faire tuer par leurs parents. Qu’à cela ne tienne ! Marano ajoute cette formulation sur leur contrat d’éducation : « s’ils n’ont pas leur année, leurs parents les tueront ».

L'enfantome © Bishop - Glénat
Dessine-moi un mouton…
Entre cauchemar et réalité, les parents se transforment alors en monstres castrateurs dont on ne doute pas qu’ils passeront à l’acte létal le moment venu ! Avec un joli petit travail de sape, les adultes « encouragent » ces personnalités hors normes à coups d’insultes et d’élimination de la confiance en soi. Comment s’épanouir dans un monde conformiste qui ne laisse aucune place à l’imagination ? Caché sous le masque du surnaturel et d’un dessin explosif, Bishop soulève avec pertinence le problème des enfants non scolaires et de leur avenir dans nos sociétés formatées.
Respirant l’adolescence, ce titre foutraque est une des claques incontournables de ce début d’année !
Article publié dans le Mag ZOO N°102 Janvier-Février 2025
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