Retour à Tomioka

Frère et sœur, Osamu et Akiko vivent avec leur grandmère à Minamisōma dans la préfecture de Fukushima. Nous sommes en juin 2013 et déjà deux ans se sont écoulés depuis le séisme ayant entraîné la catastrophe nucléaire.

Le Japon et le nucléaire, c’est un sujet. Après les bombardements américains de Hiroshima et Nagasaki en 1945, puis les explosions de la centrale de Fukushima faisant suite au tsunami que provoqua le séisme du 11 mars 2011, on peut affirmer sans détour que les Japonais savent mieux que quiconque à quoi l’enfer nucléaire ressemble. Et si les événements de 1945 ont façonné l’imaginaire de la pop culture nippone durant la seconde moitié du XXe siècle, il est logique que la catastrophe de Fukushima fasse de même pour ce XXIe siècle… et s’exporte !

L’équipe franco- espagnole composée par Michael Crouzat, Laurent Galandon, Andrès Garrido Martin et Clara Patiño Bueno s’en charge brillamment en adaptant le film éponyme du premier nommé (réalisé en 2022) ! C’est bien simple : on jurerait lire une BD issue de l’imaginaire de Makoto Shinkai (réalisateur de Your name) ou de Hayao Miyazaki (diffi ile de ne pas penser à Mon voisin Totoro ou Ponyo sur la falaise). L’immersion dans ce quotidien provincial de la préfecture de Fukushima est saisissante. Et nous le faisons en compagnie de Osamu et Akiko, deux enfants bien décidés à ramener les cendres de leur grand-mère décédée à l’autel familial de Tomioka. À travers leur périple, c’est une fascinante plongée dans une province désertée par les autorités, mais où une vie continue contre toute attente. Là où il y a de la vie, il y a de l’espoir, et ce qui transmet l’espoir au Japon, ce sont les traditions. Un récit tendre, émouvant et optimiste sur la vie.