Après les évènements d'Etretat, Orsay, Basma et Juliette ont été amnistiés par la police, contrairement à Melek et Vicento, toujours recherchés. Le trio retourne chez les parents d'Orsay et cherchent par tous les moyens à soigner le cancer de la mère du jeune homme, en vain. Pendant ce temps, les gouvernements mondiaux tolèrent de moins en moins les toutes qui finissent par devenir hostiles. Les populations locales, cherchant d'abord à se défendre, se mettent alors à les détruire. Ne pouvant laisser un tel massacre se perpétrer, Orsay décide de prendre les choses en main et qui sait, trouver la "clé" qui pourrait soigner sa mère. Et le monde ?
La part merveilleuse - T3 : La tête de Melek
Le synopsis de l'album La tête de Melek
La critique ZOO sur l'album La tête de Melek
Ultime volet de cette parabole poétique et distanciée dans laquelle les Toutes sont les symboles ou les bouc-émissaires de la beauté comme de l’horreur de ce que peut accomplir l’Homme. Esthétique et énigmatique jusqu’au bout.
Suite et fin de cette trilogie déconcertante, fascinante, irritante et un brin énigmatique. D'où viennent ces Toutes, créatures vivantes au croisement des mobiles de Calder et des tableaux de Vasarely dans un délire dû au LSD ? Un semblant de réponse est apporté ici, assez poétique, que nous ne dévoilerons évidemment pas dans cette chronique.
Orsay, jeune homme dont le corps a en partie muté suite au contact avec un Toute, essaie avec l'aide de Masma et Juliette, mutantes également, de guérir sa mère d'un cancer : ils la mettent en connexion avec l'univers intérieur d'une de ces créatures et l’explorent. Pendant ce temps, un moyen simple est trouvé pour éliminer les Toutes, accusées par le Patronat de ralentir l'économie mondiale. Mais les Toutes ne sont-elles pas plutôt un espoir pour l'humanité ?
La Part merveilleuse, T. 3 - La tête de Melek © Dargaud, 2023
Ruppert et Mulot se font les porte-paroles d'une société déboussolée qui a perdu le contact avec sa Terre nourricière, obsédée par le profit. D'où la tentation une fois de plus de l'action terroriste « pour le bien commun », même si les auteurs sont moins ambigus à ce sujet que dans les tomes précédents.
Les personnages sont peu expressifs comme s'ils subissaient leur vie, comme si leurs sentiments étaient éthérés par leur destinée. La représentation de la nature, environnement du domicile des parents d'Orsay, est belle, mais teintée de mélancolie voire de tristesse. Les Toutes donnent lieu à de véritables morceaux de bravoure graphique. On aime se perdre dans ces dessins colorés, tout en étant inquiet par la violence intrinsèque qui peut surgir à tout instant.
Cette attraction-répulsion est à la fois la force et la faiblesse du récit, qui clive le lectorat, voire qui laisse le lecteur partagé. Au vu des nombreuses interrogations qu'entraîne l'histoire, les auteurs réussissent leur sortie, avec une fin qui ne donne toutefois pas toutes les clés. Cette trilogie est et restera un ovni.
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