Ce nouveau polar de Moynot se déroule à New York à la fin des années 60, en pleine période hippie. Dans les couleurs chatoyantes de l’époque, la trame de l’histoire se déroule autour d’une valise qui est dérobée et dont nous suivons les pérégrinations. Ce récit haut en couleurs offre tous les éléments du genre avec une bonne dose d’humour noir.
Charlie, un homme au physique et au look quelconque, travaille pour un caïd de la mafia, Tony Zardella. Un jour où il transporte dans une mallette les livres de compte de son patron, il se fait aborder par une jeune inconnue qui le distrait. Pendant ce temps, Cosby une mauvaise fréquentation de la belle, dérobe l’attaché case et s’enfuit en taxi. Le voyou fait l’inventaire de son vol et après lecture, oublie un des livres sur la banquette. Celui-ci terminera, après moultes péripéties, dans les mains d’un maître-chanteur qui souhaite le rendre à son propriétaire contre une récompense.
Moynot campe une course poursuite dans la grosse pomme qui a toutes les caractéristiques du genre de l’époque : les vêtements, les voitures, la libération sexuelle, le mélange racial, les meurtres, le chantage, les flics et le milieu riche de toute une faune bigarrée. L’auteur s’amuse avec tous ces codes et introduit plusieurs scènes comiques dans ses pages. Son histoire comprend une multitude de personnages divers et variés, mais chacun est bien défini, le lecteur n’a aucun mal à suivre.

© Sarbacane, 2023
Moynot excelle dans les polars. Il en a réalisé bon nombre, seul, avec Dieter au scénario, ou en adaptant des Nestor Burma de Léo Malet. Il maîtrise le genre et réalise ici une sorte de pastiche, les clichés sont vraiment prononcés, on s’amuse follement à la lecture.
De son trait parfois un peu approximatif, le dessinateur tire une très bonne galerie de portraits. Toute la BD est portée par les couleurs vives de l’époque : l’esprit Flower Power règne tout au long des cases. On est transporté par l’histoire, le récit est mené tambour battant et arrivé à la dernière page, le lecteur en redemande.