Jesse, une coréenne de neuf ans, est adoptée par un charmant couple d'américains. Elle est socialement maladroite mais possède une mémoire encyclopédique pour la simple et bonne raison que c'est un robot ultraréaliste. Mais ses parents ignorent que Jesse est un modèle expérimental : la toute première véritable intelligence artificielle. Pour la petite fille, c'est le début d'un voyage mouvementé à travers toutes les facettes de son identité. Avec ce récit de science-fiction, les auteurs Jeremy Holt (non-binaire et asiatique) et George Schall (non-binaire et trans) proposent une métaphore frappante du sentiment d'aliénation que peuvent ressentir les minorités (raciales ou de genre). L'écriture et le style graphique tirent le comic book dans la même direction : celle d'une oeuvre de la scène indé qui peut être mis dans toutes mains et pas seulement dans celles des fans de comics. Le titre est ainsi proposé dans notre collection Panini Graphic Novels qui...

Made in Korea

Éditeur : Panini Comics
Scénario : Jeremy HoltDessin : George Schall
Collection : Panini Graphic Novel
Genres : Comics
Prix : 22.00€
- ZOO
3.0
Scénario
3.0
Dessin
3.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis du comics Made in Korea
Le cas de conscience de Geppetto
Lorsqu’un programmeur d’une multinationale coréenne implante une intelligence artificielle dans un robot d’apparence juvénile, l’effet papillon est à prévoir pour le jeune couple américain qui en fait l’acquisition.
L’intelligence artificielle, c’est un peu comme le réchauffement climatique : c’est un sujet de prédilection idéal pour la science-fiction depuis plus de cinquante ans… mais quand cela devient réel, on feint de le découvrir pour mieux s’en dédouaner. Ainsi, avec Made in Korea, Jeremy Holt et George Shall donnent l’air d’enfoncer une porte ouverte. Pinocchio, Asimov, Philip K. Dick et Spielberg (A.I.) sont déjà passés par là. Cependant, force est de constater que le sujet devenant de plus en plus présent dans notre quotidien, il est bien naturel que son récit puisse paraître redondant. Et quand la science-fiction devient réelle, est-ce encore de la science-fiction ou un sujet de société ?
Les auteurs de Made in Korea jouent donc la carte du drame de mœurs plutôt que sur celle de l’éthique vis-à-vis de l’innovation technologique. Cette dernière étant présente dès la situation initiale du récit, la question éthique semble déjà morte et enterrée avant même d’avoir connu une réponse. Du coup, Jeremy Holt a le bon sens de se focaliser sur l’humain, ce à quoi il se résigne. Le responsable de l’algorithme du robot, les parents du robot, les amis du robot… ce sont eux les sujets. Et la première vignette de la première planche est suffisamment explicite : les programmeurs et ingénieurs responsables de cette robotique sont pareils à des rats de laboratoires perdus dans leurs open spaces labyrinthiques. Le style visuel très clinique de George Schall est tout à propos.
