Après le livre de Joseph, Peru, Dellac, Bornyakov et Champelovier reviennent avec le second tome de No Zombies : le livre de Cassandra. Ce volet de la série se concentre davantage sur le poids moral d’être un no zombie, un ex-zombi sauvé par un vaccin. Comment faire le deuil de toutes les horreurs commises une fois son humanité perdue ? Et si le vaccin n’était qu’un court répit avant un brutal retour à l’horreur ?
Si la mission habituelle de notre groupe de survivants (désormais réduit à Joseph, Ruben et Cassandra) n’était pas déjà assez difficile, voilà que le Croquemitaine se joint à la fête. Le Croquemitaine, ou Good Father Jimmy, un ancien prisonnier armé d’une hache, se cache dans une fête foraine abandonnée et terrorise un groupe de survivants constitué pour la majorité d’enfants... Est-il encore humain ? En tout cas, tous les parents qui l’ont approché ont mystérieusement disparu. Glaçant…
Très tôt dans l’histoire, Cassandra est séparée du reste du groupe. L’occasion pour nous d’en apprendre davantage sur cette ex-sportive de haut niveau : sous sa carapace de survivante inatteignable se cache une jeune maman. Avant d’être vaccinée, Cassandra a mordu son ex-mari et elle ne sait pas ce qui a été fait à son bébé, ou ce qu’elle lui a fait… La détresse morale de la jeune femme parcourt tout l’album, elle oscille entre culpabilité et ce qui ressemble à d’angoissants moments de rechute zombiesque.

No Zombies tome 2 - Le livre de Cassandra
© Soleil, éditions 2022
La narration à la première personne est très agréable. Le talent d’Olivier Peru est confirmé : il sait s’adapter à tous ses personnages et réussit brillamment à écrire un jeune homme idéaliste à la recherche de son frère (dans le tome 1), comme une mère rongée par son passé. Une grande part du scénario de ce tome 2 se concentre sur la parentalité et le devoir quasi animal de protéger ses enfants. Un angle qui émouvra tout un chacun. Que deviendrait nos parents les plus proches dans une apocalypse zombie ?
L’humour est toujours présent par petites touches bienvenues : mention spéciale pour les appâts à zombis à base de cassette audio sur le développement personnel !
Le dessin de Evgeniy Bornyakov et les couleurs de Simon Champelovier sont toujours aussi immersifs. Evgeniy Bornyakov parvient à nous transmettre toute la douceur et la rudesse de Cassandra, elle qui est tout à la fois surhumaine, inhumaine et… très humaine. Les visages sont plus travaillés dans ce second opus fort de nombreux close-up dans des scènes très intimistes mais aussi de courses-poursuites en contre-plongée très dynamiques. Nerveux et émouvant.
On attend donc avec impatience d’en apprendre davantage sur les autres héros de No Zombies : vivement le troisième tome.