
Top départ pour la série Loki de Disney+
Le premier épisode de la mini-série Loki est sorti ce mercredi 9 juin 2021. Il s'agit de la troisième série de l'univers cinématographique Marvel sur la plateforme Disney .
9 juin 2021
-Actualité
Collectif, Langdon Foss, Christopher Hastings, Jérémy Manesse, Paul McCaffrey
Série : LokiÉditeur : Panini Comics
Scénario : Collectif, Langdon Foss, Christopher Hastings, Paul McCaffreyTraducteur : Jérémy Manesse
Collection : 100% Marvel
Genres : Comics
Prix : 17.00€
Scénario
Dessin
Loki est bien des choses : un Dieu, un fourbe, un frère, un menteur, un fils, un vilain, parfois même un héros. Il y a un rôle qu'il n'a pas encore endossé... celui de Président des Etats-Unis ! Il faut reconnaître qu'il possède tous les talents pour que ça marche, mais ira-t-il au bout de ses facéties ? Qu'a-t-il vraiment en tête ? Parmi les nombreuses images iconiques de la bande-annonce de la série télé Loki, dévoilée en décembre dernier, nous avons retenu la toute dernière, qui rappelle sans aucune ambiguïté la série comics Vote Loki sortie aux Etats-Unis en 2016, juste avant l'élection de Donald Trump. La voilà enfin en France !
Alors que le Loki du Marvel Cinematic Universe fait son grand retour sur Disney+, Panini Comics met le paquet en éditant ou rééditant de nombreux ouvrages consacrés au Dieu Asgardien du chaos. Parmi eux, la très iconoclaste mini-série Votez Loki de Christopher Hastings, Langdon Foss et Paul McCaffrey. Loki candidat à la présidentielle américaine, ça se passe ici!
Alors que la campagne présidentielle américaine de 2016 bat son plein, l’intervention de Loki sauve les deux candidats d’une attaque terroriste de l’Hydra. Cette mise en avant héroïque pousse Loki sous le feu des projecteurs des médias. Germe très vite l’idée que l’ancien super-vilain puisse être candidat lui-même. Une journaliste du Daily Bugle tente de mener l’enquête pour lever l’évidente supercherie que personne ne semble vouloir voir.
Très souvent accusé par l’extrême-droite américaine d’être un éditeur politique, Marvel Comics reste un éditeur commercial. Il est fort rare que ses productions adoptent un ton réellement polémique. En dehors d’une politique de discrimination positive des minorités (tout de même très ancienne maintenant aux USA), il lui arrive fort rarement de prendre de front les questions politiques. Et pourtant, le scénariste Christopher Hastings s’est vu offert cette possibilité en 2016.
À posteriori, les références à la campagne de Donald Trump et ses enjeux de fond sont évidentes. Loki rassemble un électorat de déclassés dégoûtés par les professionnels de la politique. Hastings est cruel quand il fait assumer au personnage qu’il va mentir aux électeurs, mais leur faire aimer cela. Quand on connaît l’amour de Trump pour les « faits alternatifs » (les mensonges donc), il y a une analyse terrible. Car finalement, ce qui n’est ici qu’une farce orchestrée par un super-vilain, est en fait un miroir peu déformant tendu aux Etats-Unis. Un pays désireux qu’on lui mente, pourvu qu’on le fasse avec suffisamment de style.
Côté dessins, Marvel appuie le scénario iconoclaste d’Hastings par deux dessinateurs au trait lorgnant singulièrement vers la BD indépendante. Il y a quelque chose de légèrement grotesque dans les dessins, qui génère de la distance pour le lecteur et accentue cet effet de miroir déformant. Un excellent choix qui permet d’apporter une forme d’humour visuel qui transmet d’autant mieux le message.
Pour découvrir si l’Amérique de Marvel Comics a pu faire pire que d’élire Donald Trump, il faut lire Votez Loki. Une déclinaison du personnage, qui a déjà été dévoilée dans les teasers de la série Disney+ avec Tom Hiddleston. Une bonne façon de comprendre la référence.