Bligh, malheureux capitaine qui fit face aux Révoltés du Bounty, perdu par la Royale Navy aux mains de rebelles matelots, semble prédestiné à devoir affronter la colère des marins... Dans un récit historique nourrit et une narration captivante, Fabrice Le Hénanff s'en donne à cœur joie dans les scènes de mer. L'aventure est au rendez-vous.
Londres, 1797. Le Royaume de Grande-Bretagne, régi par George III, veut conquérir le monde par la puissance de sa marine. Cent mille hommes sont sur le pont. Parmi eux, le Capitaine Bligh, maître à bord puis malheureux naufragé face aux Révoltés du Bounty huit ans auparavant, en 1789. L'ancien charbonnier avait alors pour mission de rejoindre le Pacifique en empruntant le cap Horn puis d'aller récupérer des plants d'arbre à pain à Tahiti. Mais face à la fronde, Bligh échoua.

Quelques planches de Fabrice de Le Hénanff © Fabrice Le Hénanff
Bligh serait-il marqué au fer rouge par son destin? Il faut croire, car en cette année 1797, il est de nouveau plongé dans une nouvelle révolte, celle de la Nore... Fabrice Le Hénanff nous immerge dans la vie d'aventures et d'obstacles de son personnage. Le récit s'articule autour de sa discussion avec un journaliste du Times et le lecteur vit avec lui tout ce qui le traverse. La houle donne le rythme au décor.
L'ultra-réalisme du dessin de Fabrice Le Hénanff est une nouvelle fois mis au service d'une des nombreuses histoires, variées, qui le passionnent. La densité de ces personnages, cette manière unique de représenter la pluie en fines hachures, déjà mise à l'épreuve dans d'autres titres de l'auteur finistérien, comme Modigliani, l'art de dessiner l'insubordination des matelots : tout est bon dans Bligh.
La cerise sur le gâteau, dans ce bon vieux one-shot d'aventure historique, c'est la vision globale, du scénario au dessin, jusqu'à la mise en couleur directe, à l'ancienne. Les Révoltés du Bounty dans l'oeil du Capitaine Bligh acculé ont désormais leur bande dessinée.
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