En 2001 Frederik Peeters publiait Pilules bleues, un album autobiographique dans lequel il racontait comment il avait rencontré celle qui allait devenir son épouse, déjà mère d’un petit garçon, séropositif comme sa maman. Une sincère et touchante leçon d’humanité qui lui valut un accueil critique enthousiaste et chaleureux. Avec Oleg, vingt ans après, il remet le couvert et poursuit son histoire avec la même vigueur.

Peeters lève partiellement le voile sur son métier avec Oleg
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Cette fois point de Frederik, ni de Cati, ni du gamin qui n’apparaît pas dans cette histoire. Les rapports de son couple sont toujours au cœur du récit de même que son travail d’auteur de bandes dessinées. Il passe à la troisième personne du singulier (tout en conservant ses propres traits) par le truchement du personnage d’Oleg. Cati se prénomme dorénavant Alix et leur fille, ado, s’appelle Elena.
Nous partageons sa vie quotidienne, entrecoupée de séquences où il échafaude des embryons d’histoires selon sa fantaisie, des bouts d’essai parfois hâtivement crobardés et plus ou moins poussés, qu’il soumet au regard de sa compagne dont l’avis sera prépondérant pour poursuivre ou non les projets. Il parle aussi de ses rapports avec ses éditeurs, d’une rencontre avec une classe de lycée pour parler de son métier, d’autres encore avec ses lecteurs lors de séances de dédicaces dans une librairie parisienne ou au festival d’Angoulême. Il évoque aussi l’AVC subi par Alix, sa tendre complicité avec Elena, avec le même humour salutaire qui irradiait déjà les pages de Pilules bleues, en restant fortement ancré dans la réalité du monde d’aujourd’hui et ses travers.

Oleg paraît vingt ans après Pilules bleues
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En deux décennies, son dessin a énormément gagné en finesse et en expressivité. Cette chronique s’achève peut-être un peu abruptement, tant on aurait aimé encore accompagner ses personnages, mais ce n’est sans doute qu’un au revoir, nous les retrouverons probablement à nouveau d’ici quelques années.