
Marc Lizano et le monde de l'enfance
En début d'année, Marc Lizzano a sorti simultanément deux BD jeunesse, l'une en tant que scénariste, l'autre en tant q
18 mai 2017
-Interview
Série : La Pension MoreauTome : 3/3Éditeur : Editions de la Gouttière
Scénario : Benoît BroyartDessin : Marc Lizano
Genres : Aventure
Public : À partir de 9 ans
Prix : 14.00€
Scénario
Dessin
Années 1930.
Émile, un jeune garçon très silencieux et qui adore dessiner, vit à la Pension Moreau, un lieu de vie mystérieux, qui accueille des enfants « difficiles ». Heureusement, l’entraide et la solidarité permettent aux enfants de supporter les punitions et les privations. Mais Émile, Paul, Victor et Jeanne parviennent à s’enfuir de la pension. Ils se réfugient au cœur de la forêt, en haut d’un grand arbre. À l’abri des regards, ils se préparent à affronter la colère du directeur de l’établissement qui, accompagné des professeurs, compte bien les récupérer… Les enfants parviendront-ils à recouvrer leur liberté ?
Marc Lizano et Benoît Broyart concluent leur trilogie fantastique, dont la source d’inspiration vient pour partie d’un fait divers : en 1934, à Belle-Ile-en-Mer, des enfants se sont échappés d’un bagne et ont ensuite été pourchassés par les habitants de...
La Pension Moreau est l'une des meilleures séries BD jeunesse parues ces dernières années. Elle combine un récit de très belle facture, d'une intensité et d'un réalisme hors pair et un dessin vibrant d'intensité. Les auteurs donnent à voir la cruauté et la gentillesse dont les adultes sont capables envers les enfants.
Paul, Emile, Victor et Jeanne, orphelins, se sont enfuis de la Pension Moreau, où les éducateurs sont des monstres. Des bourreaux d'enfants. Les quatre bambins n'ont pas attendu de tomber entre les griffes de l'atroce hibou et les crocs de l'immonde renard : ils se cachent dans la forêt. Mais sont-ils vraiment à l'abri ?
Au départ, un fait divers breton : des enfants qui s'échappent du bagne de Belle-Île-en-Mer. Cela inspire un poème de haute voltige au grand Prévert : c'est La chasse à l'enfant, en 1934. Quatre-vingt-cinq ans plus tard, Benoît Broyart et Marc Lizano ont plongé dans cette histoire aussi glaçante qu'attirante. Ils sont entrés dans la Pension Moreau et se la sont appropriée avec brio. Le résultat, c'est ce récit diablement bien mené par le scénariste.
Un trait aussi rond et enfantin que cruel et plein de vérité : c'est le coup de crayon de Marc Lizano. C'est aussi celui qu'il fallait pour cette série qu'on mettre entre toutes les mains à partir d'une dizaine d'années. La thématique rappelle un peu Ma vie de courgette, excellent dessin animé aux vertus aussi pédagogiques pour les enfants que pour leurs parents, leurs enseignants, leurs éducateurs...
La Pension Moreau, ce n'est pas la fête. C'est la cruauté du monde adulte qui maltraite l'univers enfantin. La pédagogie est la principale vertu de cette série sur l'enfance, où la souffrance, la solidarité et de nombreux autres thèmes sont abordés en surface ou en creux. Le dénouement réchauffe le cœur après trois tomes à nous glacer le sang.