L’Arche de Néo raconte l’histoire d’un petit groupe d’animaux de ferme chassés de chez eux et qui vont devoir apprendre à se débrouiller seuls. Un album original et enthousiasmant !
Néo était un jeune porcelet très photogénique mais l’adolescence et la puberté ont mis fin à sa carrière de mannequin animalier. Il a trouvé refuge dans une ZAD, chez des défenseurs de la cause animale. Malheureusement, l’évacuation brutale de la Zone à défendre par les forces de l’ordre va jeter le pauvre Noé sur les routes. Par chance, Noé est accompagné par une solide équipe : il y a Renata, la vache laitière, Soizic, la brebis impétueuse et têtue, et Ferdinand, la poule qui se prend pour un coq. Ensemble, ils vont aller chercher leurs amis prisonniers dans un endroit terrifiant qu’on appelle l’Abattoir.

Le scénario donne la parole et l’intelligence aux animaux. Ils peuvent communiquer entre eux et se distinguent les uns des autres par leur caractère, leur humeur et leur expérience. Les humains ne sont que des silhouettes hostiles et l’essentiel de l’action se déroule entre des animaux qui apprennent peu à peu à se débrouiller sans leurs maîtres. Intelligemment, l’histoire est aussi un vigoureux plaidoyer pour la cause animale, nous ouvrant les yeux sur la condition des bêtes qui ont été sélectionnées, conditionnées et élevées dans le seul but dans le seul but de servir les intérêts des Hommes.
Le dessin réaliste de Frichet ne semble a priori pas forcément idéal pour faire passer les expressions et les sentiments chez les animaux. Force est de constater qu’il y parvient tout de même, notamment en jouant beaucoup sur les regards. Les jolies couleurs pastel restituent parfaitement les différentes ambiances qui se succèdent tout au long de l’album.
L’Arche de Néo concilie habilement aventure et militantisme pour la cause animale : une vraie réussite !