Sur la route du retour des sports d’hiver, Hélène accompagnée de son fiancé Benjamin, perd le contrôle de sa voiture et heurte une congère. Immobilisés en rase campagne, ils aperçoivent au loin une maison... Ils y sont accueillis par Jérôme Steiner et son épouse Francesca, un couple étrange, qui va les héberger pour la nuit. Philippe Thirault a flashé sur le Prix Renaudot 1997 de Pascal Bruckner. Une façon de donner une seconde vie à ce roman au climat horrifique ?
Six mois plus tard dans un hôpital parisien, Mathilde, interne en psychiatrie, reçoit la visite d’un patient au comportement plutôt agité. Elle-même vit une relation amoureuse compliquée avec son ami Ferdinand. Coiffé d’un bonnet de laine et portant un masque cache-poussière qui lui voilent la face, il s’agit en fait de Benjamin, qui a réussi s’extraire des griffes de son hôte. La confiance s’instaure très rapidement entre Mathilde et son « malade » qui entame alors le récit de son étrange mésaventure.
Car Jérôme Steiner, situé quelque part entre Barbe-Bleue, la comtesse Elisabeth Bàthory ou encore le Docteur Moreau imaginé par H.G. Wells, séquestre les jeunes femmes pour leur voler leur jeunesse et leur beauté au profit de son épouse. Il peut aussi compter sur Raymond, son valet multi-tâches dévoué pour l’achalander en matière de « chair fraîche ».
L’adaptation de Philippe Thirault, tout en respectant le verbe de Bruckner, prend quelques libertés par rapport au roman original, notamment en installant cette histoire dans un contexte plus récent avec l’usage du téléphone portable et même une allusion à la tuerie du Bataclan. Si l’intrigue réjouira probablement les amateurs de polars aux accents angoissants, il n’est pas sûr que le dessin de Manuel Garcia séduise autant. La très belle illustration de couverture, réalisée par un studio constitue un leurre qui s’inscrit en porte-à-faux avec les pages de l’album.
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