Ce livre aussi imposant que luxueux témoigne des multiples talents du dessinateur de Tif et Tondu !
Au départ, il y a un adolescent passionné de dessin qui apprend les rudiments du métier chez Jijé, jusqu’à ce que ce dernier parte aux États-Unis en 1948, accompagné de sa famille mais également de Morris et Franquin. Will, lui, reste en Belgique, mais sa motivation est persistante. Il pousse la porte de Hergé, puis édite avec un ami imprimeur son premier album à 15 000 exemplaires, une bonne façon de se faire remarquer par Dupuis. Le style rapide et burlesque de Dineur, créateur de Tif et Tondu (présents dès le premier numéro de ce vénérable journal), apparaît un peu désuet, Dupuis a donc préféré lui racheter les droits des personnages. Will s’attelle à l’ouvrage, sans se douter qu’il en aura pour près de 40 ans. Il illustre des scénarios brillants de Rosy, Tillieux, puis Desberg. Enquêtes policières et aventures fantastiques sont au rendez-vous, servies par un trait simple mais décoratif, toujours au service des histoires. Monsieur Choc apparaît, puis c’est le tour de la charmante Amélie d’Yeu.
ÉROTISME DISCRET
Will est réputé pour ses superbes paysages et décors, mais il cultive un jardin secret où les fleurs sont de charmantes jeunes femmes plus ou moins habillées de superbes couleurs. Les couleurs à l’aquarelle font leur apparition en couverture de quelques Tif et Tondu grâce à l’amélioration des techniques d’impression. Et quand Will passe le relais à un autre dessinateur pour cet emblématique tandem, il se lance avec Desberg dans la réalisation de belles histoires en couleurs directes dotées d’un érotisme discret. Pesant plus de deux kilos, ce magnifique ouvrage propose une compilation des divers travaux de ce pilier des éditions Dupuis. En complément des reproductions de planches faites à partir des originaux d’époque, on trouve aussi la reproduction de ses multiples peintures personnelles. Pour commenter son travail, l’éditeur a repris les passages les plus significatifs de ses interviews, livrant un magnifique hommage.
Article publié dans le ZOO N°64 Janvier 2018
0

0