
Les coups de coeur du 17 mai : deux enfances opposées !
Deux coups de coeur pour deux facettes opposées de l'enfance ! Coup de coeur ado-adulte : Une trop belle amitié au milieu de la guerre L’histoire est vue à travers le
17 mai 2018
-Actualité
Éditeur : Mosquito
Scénario : Jelena PaljanDessin : Danijel Zezelj
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 16 ans
Prix : 18.00€
Scénario
Dessin
L'amitié entre deux jeunes garçons se trouve confrontée à la guerre qui va déchirer la Yougoslavie. Zezelj, auteur croate, dépeint avec émotion l'atmosphère pesante de son pays lors de son éclatement.
L’histoire est vue à travers les yeux de Jacob, un gamin d’une dizaine d’années. C’est la fin de l’année scolaire, quelque part en Croatie, de nos jours. Son frère aîné, David, a noué avec Vanjac, une amitié particulière qui fait l’objet de railleries. Adapté d’une nouvelle d’Olja Savicevic Ivancevic, le scénario de Paljan offre une belle perspective à Zezelj pour laisser éclater sa noirceur coutumière.
À l’image de ce bel été qui se profile, tout le fond de cette chronique familiale est suggéré, Jacob étant encore trop jeune pour vraiment appréhender les rapports entre adultes qui l’entourent. L’oncle Peko, omniprésent dans le cercle familial, arbore un statut social bien plus élevé que celui du père des deux garçons, en sa qualité de chef d’entreprise. Habitant à quelque distance du village où réside la famille, il embauche David pour un job d’été qui l’écartera de son ami Vanjac. Mais David est loin de s’épanouir dans son travail, d’autant qu’il déteste son oncle et sa tante qui l’hébergent.
La narration où le drame monte crescendo et pointe constamment en sourdine, où tout est feutré, s’avère totalement à l’opposé du titre qui, dans sa crudité et en dépit des guillemets, en dit finalement plus que nécessaire.
Zezelj excelle à peindre l’ambiance de la ville avec ses constructions désincarnées et hideuses mais aussi celle de la campagne où les éoliennes enlaidissent le cadre naturel. Le monstre saurien préhistorique que Jacob imagine désintégrer avec la lampe de poche que Vanjac lui fait passer pour une arme laser, contribue fortement à l’ambiance du récit en y introduisant une touche poétique, propre aux terreurs enfantines.
Bien plus que sa prestation en couleurs de Starve, le noir et blanc qu’il maîtrise parfaitement depuis ses débuts, sied à merveille à l’ambiance de ce récit. Après Chaperon rouge voici deux ans, le talent de Zezelj est au zénith.