Dix-sept, fils de Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, a surmonté la première épreuve d’initiation des chevaliers d’Héliopolis pour devenir à son tour un immortel. Avec Albedo, l’œuvre au blanc, nous le retrouvons dans le sillage de Napoléon Ier. Fidèle à sa vision iconoclaste de l’Histoire, Jodorowsky pousse ses délires encore d'un cran que Jérémy illustre de sa plus belle palette.
C’est sous le parrainage du mystérieux comte de Saint-Germain que Dix-sept devra approcher le jeune Bonaparte lors de son sacre de 1800 immortalisé par le célèbre tableau de David. Son statut d’hermaphrodite lui fera revêtir la mise de Laetizia, la mère de Napoléon qui avait boudé la cérémonie.
Auparavant, dans les pas de Saint-Germain qui accompagne le jeune Bonaparte dans sa campagne d’Egypte, nous découvrons avec lui sa véritable motivation de conquête. Il cherche avant tout à devenir, lui aussi, un immortel en perçant le secret de la grande pyramide de Khéops. L’occasion pour Jodorowsky de dresser le portrait sans concession, d’un personnage hors du commun, et de remettre les pendules à l’heure sur les aspects les plus déplaisants de sa personnalité.
À travers ses nombreuses histoires, d’Alef-Thau au Lama blanc, on connait depuis longtemps l’intérêt que Jodorowsky porte aux sciences occultes, au chamanisme et aux courants religieux, notamment la chrétienté, qu’il s’est toujours plu à pourfendre rageusement mais non sans un certain humour. C’est sans doute sous cet angle-là que son interprétation de l’Histoire et de ses grands mythes paraîtra la plus digeste aux yeux de certains lecteurs qui risquent de décrocher avec ses paraboles fantaisistes.
Sans compter que Jodorowsky a toujours su choisir et séduire les meilleurs dessinateurs pour illustrer ses histoires avec un talent exceptionnel. Nul doute n’est permis que Jérémy soit aussi du nombre !
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