Nouvelle reine de sang, Jeanne a vécu la fin des Templiers et le début de la guerre de Cent Ans. Cette période particulièrement troublée a mis Jeanne la boiteuse sur le trône de France, suite aux malheurs de la famille royale. Cette série consacrée à Jeanne de Bourgogne lui offre une mise en lumière dense et intéressante.
Dans un château de Bourgogne, une jeune fille naît avec une jambe plus courte que l’autre. Il se murmure que c’est le signe du diable qui a marqué la chair de cette petite fille de Saint Louis. La petite va devoir preuve d’un sacré courage face aux moqueries… Mais quand l’une de ses sœurs épousera l’héritier de la couronne de Philippe le Bel, son mariage sera la porte d’entrée de la Cour de France pour Jeanne.

Particulièrement verbeux, le récit prend le temps de poser les enjeux et l’atmosphère régnant dans l’Europe de la fin du XIIIe siècle, dominée par le royaume de France. L’intrigue aborde différents moments historiques clés, comme l’arrestation des Templiers, disposant peu à peu les éléments qui vont conduire la France au bord de la disparition.
À l’instar des Rois maudits et de leur malédiction par les Templiers, cet album fait intervenir le fantastique. Il prend le contrepied du roman puisqu’il met en scène un pacte entre Jeanne et Dieu pour faire chuter les Capétiens. Un parti pris bien peu historique mais assez romanesque...
Très clair, le dessin de Michel Suro offre une ligne précise et classique du genre historique, malgré quelques visages changeants. Alors que la guerre est aux portes du Royaume, son choix de donner à voir un Moyen Âge haut en couleur est bienvenu pour immerger peu à peu le lecteur dans une tragédie qui prend forme...
Jeanne la mâle reine ouvre la découverte intéressante du destin d’une reine de France un peu oubliée...