Tandis que Rakiya découvre un aspect inattendu d’Azoth, le roi du mal est en approche vers une nouvelle ville. Pendant ce temps, l’Observatoire tente de retrouver le contrôle sur les observatrices qui semblent prêtes à se rebeller. Une conclusion en demi-teinte, qui reste dans la lignée des tomes précédents mais clôt un peu vite certains arcs narratifs.
Ce dernier volume surprend, agréablement, à plusieurs niveaux : tout d’abord par ses choix scénaristiques inattendus et le sort qu’il réserve à ses personnages, mais aussi par ses révélations sur certains d’entre eux, exterminateurs comme observatrices.
La fin, terriblement cynique, laisse peu de place à l'espoir mais s’inscrit dans la lignée du reste de la série, comme dans celle de nombre de dystopies : l’héroïsme est impuissant face à une administration malfaisante. Le seul moyen de vaincre une société telle que celle-ci semble de s'en extraire. Ce cynisme grinçant se lit également dans le destin de personnages comme Ezerkill, l’exterminateur idéaliste, Tolza ou même Rakiya.
Malgré tout, on reste légèrement sur sa faim, tant l'univers semblait complexe et promettait de richesses. Le pouvoir en place reste quasiment invisible : d’un côté, cela en fait une menace d’autant plus angoissante qu’elle est désincarnée et intouchable, d’un autre, cela laisse de nombreuses questions en suspens.
Le dessin reste à l’image du cirque maléfique : un mélange inquiétant de personnages mignons aux traits lisses et de violence sourde, omniprésente derrière des décors en apparence gentillets.
Si ce cinquième volume coupe court à une histoire qui aurait pu durer quelques chapitres de plus, il nous offre néanmoins une conclusion en bonne et due forme. Distopiary reste donc une bonne série proposant un univers à l’ambiance très intéressante et des personnages aux facettes multiples.