Avant Voltaire, il y avait le jeune et enflammé François-Marie Arouet. Clément Oubrerie rallume le siècle des Lumières avec sa loupiote la plus brillante mais la plus étourdie, le passionné et controversé Voltaire. Par un récit biographique parfois trop complet dans ses détails, le scénariste fait renaître un siècle charmant sous des traits qui raviront aussi les plus jeunes.
Il ne fait décidément pas bon être libertin, poète et athée à l’époque de la Régence. Embastillé pour ses idées, le jeune Arouet compte bien prendre sa place au-dessus des Homère et Racine pour devenir Voltaire, le plus grand dramaturge que la France, et même le monde, ait connu.
Dans notre époque contemporaine où l’ombre de l’obscurantisme se refait sentir, Clément Oubrerie a décidé de prendre du recul et même de remonter de deux siècles jusqu’au précurseur de la laïcité, le poète Voltaire. Ce premier tome de Voltaire amoureux, guidé par les appétits du philosophe allant de déconvenues en déconvenues, est léger et idéal pour introduire ce monument de la littérature française à un jeune public. Quel dommage qu'il soit si long et fourmille de détails pas forcément utiles au bon déroulé du scénario.
Côté dessin, Oubrerie prend le parti de donner des traits simples à ses personnages, accentuant la légèreté et la comédie qui transpirent de ce premier tome. Si les sujets abordés par Voltaire sont loin d’être insignifiants, et la reconstitution du Paris de la Régence très réussie, le tout est emporté par les amourettes du héros et sa couardise de duelliste.
Pour de nombreux élèves et adultes, Voltaire ne se résume qu’à son Candide et son Zadig. Par sa bande dessinée facile d’accès, Clément Oubrerie humanise Voltaire par ses amours déçus et recontextualise son travail avant-gardiste de penseur des Lumières. Une belle bande dessinée, malgré quelques petites longueurs voulant trop coller aux mémoires de cet hurluberlu.
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