Un didactisme savamment opéré, de l’humour et un sujet qui reste encore pétri de mystères pour la communauté scientifique. La blogueuse Fiamma Luzatti réalise un tour de force en s’attaquant à un gros morceau : le cerveau. Une BD de vulgarisation, passionnante de bout en bout.
Dans La femme qui prenait son mari pour un chapeau, on suit l’auteure dans le processus de créa-tion de son ouvrage dédié au cerveau. Une nuit, angoissée de ne pas avoir écrit encore une ligne, Fiamma ne parvient pas à dormir et reçoit la visite de son cortex préfrontal, « le chef d’orchestre du cerveau », matérialisé par un personnage en forme de nuage sur pattes. Il va la guider dans la réa-lisation de son livre.

L’auteure va ainsi rencontrer plusieurs spécialistes de l’encéphale et nous faire découvrir plusieurs cas atypiques, tels que le syndrome d’Ondine, une maladie congénitale où le sujet ne peut respirer la nuit, ou encore l’alexie, avec laquelle la personne arrive encore à écrire mais pour qui une page de mots devient un tableau abstrait. On apprend également beaucoup sur la motivation, l’apathie, la bipolarité... La grande réussite de cet ouvrage est de parvenir à humaniser chaque cas neurolo-gique en le personnifiant. Pour cela, Fiamma rencontre tous les interlocuteurs : les médecins, les patients et leurs familles.
Fiamma a aussi eu la bonne idée de prendre le parti de l’humour pour traiter le sujet délicat que peut être la maladie. À aucun moment, on ne s’apitoie, on ne fait que découvrir. La moins bonne idée se trouve dans le dessin, sommaire. Les couleurs sont simplistes, le décor inexistant, laissant toute la place au scénario...
Fiamma signe avec cette bande dessinée un voyage exaltant au pays des méninges, d’où l’on re-vient chargé de connaissances et avec un profond désir d’en savoir plus.