Les errances de Théodore Poussin se poursuivent dans ce deuxième chapitre inédit des Cahiers de Théodore Poussin. Ce deuxième volume, équilibré par rapport au premier volet, permet de retrouver un héros à forte personnalité mais également de renouer avec des aventures savoureuses.
Comme pour le cahier précédent, la quinzaine de planches en noir et blanc est précédée d’une introduction comportant plusieurs croquis et esquisses qui permettent de se familiariser avec le travail de l’auteur. Une longue conversation pertinente avec Franck Le Gall tient lieu d’épilogue. Pour Théodore Poussin, l’enjeu principal est à présent de recruter son équipage. La reconquête de son île s’accompagne de compromis. C’est avec les pires forbans que notre héros devra composer.
Encore une fois, l’auteur met l’accent sur l’aventure grâce à un rythme soutenu et à l’apparition de personnages subtils qui jouent un double jeu. Les dialogues percutants ne sont pas sans évoquer les grands classiques cinématographiques d’aventures maritimes des années 50. En outre, la relation entre Novembre et Poussin confère une certaine beauté et beaucoup de profondeur au récit.
Les décors fouillés témoignent d’un souci du détail tant historique que des ambiances posées. Le découpage dense, les plans judicieux et les perspectives variées dynamisent d’autant plus l’aventure. Si le noir et blanc et les thématiques abordées font penser à Corto Maltese, Théodore Poussin s’en démarque toujours par son originalité, une personnalité marquée et un sens de la poésie qui lui est propre.
Ce deuxième cahier convainc. Non seulement le récit prend mais en outre le lecteur se sent privilégié par la qualité tant de l’objet lui-même que de l’histoire qu’on lui propose. C’est une bien belle surprise après une si longue absence de pouvoir à nouveau louvoyer aux côtés de Monsieur Poussin.