Cloches, passion et Histoire
Une belle saga, innovante et singulière commence avec le destin de deux fondeurs de cloches à la veille de la Révolution. Les Maîtres-Saintiers, nom de cette profession rare
19 mai 2015
-Interview
Laurent-Frédéric Bollée, Philippe Nicloux
Éditeur : Glénat BD
Scénario : Laurent-Frédéric BolléeDessin : Philippe Nicloux
Collection : 1000 Feuilles
Genres : Documentaire BD, Historique
Public : À partir de 16 ans
Prix : 25.50€
Scénario
Dessin
Matsumoto narre la dérive d’une secte vers une entreprise terroriste. Centrée autour d’un gourou censé avoir des pouvoirs magiques, le groupe Aum va devenir le symbole d’une folie religieuse qui débouchera sur le pire attentat du Japon. Un reportage fictionnel qui apprend beaucoup sur cette secte sans faire oublier les souffrances qu’elle a causées. Un récit utile au dessin efficace pour une BD réussie.
Dans les mémoires japonaises, Aum reste avant tout connue pour l’attentat dévastateur du 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo. Cependant le compte à rebours qui rythme Matsumoto ne concerne pas cet attentat mais plutôt sa « répétition générale » dans la petite ville de Matsumoto. Pour Laurent-Frédéric Bollée, il s’agit avant de montrer les signes avant-coureurs et le déroulement d’une telle machination. De l’achat de terrain en Australie jusqu’à cette première attaque, le temps défile, inexorablement, jusqu’au drame. Cette bande dessinée se termine donc au J 358, presque un an après l’attentat de Matsumoto.
Plusieurs personnages serviront de point d’entrée à cette folie, dont un nouvel entrant dans la secte permettant de comprendre le cheminement des recrues vers le fanatisme le plus total. La mise en scène d’un juge combattant Aum et de plusieurs victimes permettent de se rendre compte que cet attentat aurait peut-être pu être évité.
Le dessin de Nicloux est sobre mais terriblement percutant. De la folie d’un vieillard presque aveugle au trip forcé d’un membre d’Aum à qui l’on injecte du LSD afin qu’il ne doute plus, en passant par la vie quotidienne d’un jeune DJ, on jongle du dessin le plus traditionnel à des représentations complétement folles du monde.
Matsumoto réussit à s’éloigner de la vérité sans se perdre, gardant toujours le lecteur en haleine.