Pour ne pas être venu ce 7 janvier 2015 en conférence de rédaction, qu’il n’affectionne guère, le dessinateur satirique d’origine néerlandaise Willem, un des membres historiques de Charlie Hebdo a survécu. Il donne aussi sa vision du monde chaque jour dans Libé, et a sélectionné parmi ces publications une centaine de ses derniers dessins. Un bonheur de critique.
Un de ses dessins résume la philosophie de Willem : « Le dessin… une question d’interprétation ». Contre les fusils, il continue de tailler son crayon. Ses chevaux de bataille : les crimes contre l’humanité en Syrie, la liberté d’expression contre laquelle la menace a atteint son paroxysme le 7 janvier dernier à Paris, les politiques, les religions…
C’est toujours aussi bon. Une centaine de dessins aussi trash et révoltés que cette petite vignette, L’œil de Willem, depuis le début des années 1980 dans Libé et bien avant déjà dans les pages de Charlie Hebdo. Ce roi de la satire offre sa vision affûtée du monde depuis L’Enragé en mai 68, puis dans Hara-Kiri, l’ancêtre de Charlie.
On le reconnaît à la profondeur de ses noirs et l’expression de ses personnages. Aussi balèze pour allumer Marine Le Pen que le Pape ou Bachar Al-Assad, il n’épargne personne. Chacun de ses dessins, chaque trait jeté sur le papier rappelle combien il est important de continuer à s’offusquer et à dénoncer, dans l’illustration comme dans le reste.
Willem Akbar est un pied de nez aux meurtriers de Charlie Hebdo. Et à tous les autres. Ce jour-là, Willem, qui n’est pas un grand amateur des conférences de rédaction, avait préféré rester sur l’île de Groix, dans le Morbihan où il a élu domicile il y a quelques années. Grand bien lui en a pris. Car il est toujours là pour faire grincer des dents tous ceux qui mettent à mal les libertés. Et faire rire les autres. Vive Willem !
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