Les Esclaves oubliés de Tromelin

Un bateau se brise contre les récifs d’un îlot. Au même endroit, près de trois siècles plus tard, un jeune dessinateur tente de comprendre ce qu’il s’est vraiment passé sur l’île de Tromelin. Une bande dessinée mêlant avec un rare talent le récit d’aventure et la recherche archéologique.

Savoia signe avec Les Esclaves oubliés de Tromelin un récit unique qui raconte comment une communauté a pu survivre pendant près de quinze ans sur un récif, abandonné de tous en 1761. Cette histoire, forcément reconstituée, n’est pas pour autant inventée. La narration de la vie des survivants est entrecoupée par celle de l’équipe d’archéologues qui découvre les traces de cette occupation. Chaque nouvelle étape des naufragés s’appuie sur les trouvailles des archéologues au fur et à mesure de leur séjour sur l’île.

Et si l’histoire et la construction de cette BD sont exceptionnelles, le dessin n’est pas à la traîne. Pour marquer les différentes narrations, Savoia se sert d’un simple décalage de cadrage et de la colorisation pour offrir un changement fort et pourtant naturel à l’œil. On lit et relit sans problème cette BD pour en savourer toutes les finesses.

Les Esclaves oubliés de Tromelin est la preuve que l’on peut faire de la bonne BD de reportage historique et de la bonne BD d’histoire scientifique. Sovoia signe ici une œuvre qui va sans aucun doute marquer les esprits par sa qualité scénaristique mais surtout graphique.