Sûrement attirés par l’appât du gain, les scénaristes de [REC] s’en donnent à cœur joie et poussent leur univers dans les pages de cette bande dessinée 100 % espagnole. Une couverture magnifique et terrifiante qui cache cependant mal des histoires fades aux dessins pas très inspirés...
![[REC]](https://www.images.culturebd.com/red/alb/206140/MCE/alb_206140_rec-edito.jpg)
[REC] se base sur un scénario vieux comme Romero lui-même, un virus, une malédiction ou un esprit s’en prend aux vivants et les transforme en vecteur. On observe alors le mal se répandre, suivit de près par la peur qu’il inspire aux survivants. Nous accompagnons donc des gardiens de zoo dont les animaux succombent les uns après les autres au mal mais aussi trois adolescents mélangeant peur et désir de passer l’arme à gauche. Si l’on devait trouver un point commun à ces histoires c’est bien leur chute, on ne survit pas à [REC]...
C’est la première infectée qui nous parle, de saynète en saynète de ce qui nous attend. Mais on n’est pas convaincu par le ton utilisé : la zombie tente de nous faire rire mais ne réussit qu’à nous ennuyer. La lecture de ce recueil peut donc se faire sans grande difficulté au cœur d’un cimetière à minuit.
Les dessinateurs de [REC] sont, eux, une bonne surprise : une bande d’Espagnols comme on n’en voit rarement dans la bande dessinée nous offre un petit panorama du neuvième art ibérique. Seul bémol, certains auteurs, répondant à une œuvre de commande, se laissent aller et le trait semble bâclé à certains endroits. On sent quelques auteurs pressés de finir leurs dix planches pour retourner à un univers qui l‘inspire plus.
[REC], avec sa couverture qui se jette sur lecteur, nous fait penser à Brassens qui chantait qu’une jolie vache se déguise parfois en fleur pour plaire...