Pour trouver le trésor qui fera revenir Selina à la vie, Hannibal et sa bande de pirates devront affronter de puissantes sorcières, s’acoquiner avec un cannibale et faire face à quelques mauvaises surprises. Malgré un graphisme inégal, ce récit fantastique mêlant piraterie et légendes celtes est bien mené.
Prêt à récupérer le manuscrit qui le mènera à l'île des larmes d'Odin, Hannibal découvre qu'il n'est pas seul sur le coup : les trois sœurs sorcières de l'Ordre des cendres ne comptent pas le lui laisser sans combattre. Le reste de l'équipage est chargé quant à lui d'embaucher un chasseur de renom, Alamendez, pour les aider face à la faune quelque peu hostile de l'île. Mais ce qu'ils ignorent encore, c'est qu'Hannibal ne compte pas utiliser le trésor pour s'enrichir. Les larmes d'Odin sont son seul espoir de ressusciter Selina, dont l'esprit est pour l'instant enfermé dans un autre corps.

Ce qui frappe dans le graphisme de cette série, c'est la prédominance du noir sur l'ensemble des pages. Celle-ci est due principalement à des contours très épais, probablement dans une volonté d'assombrir l'ambiance. Mais les traits déjà durs et très détaillés des personnages suffisaient amplement. Ce choix gâche un peu la lisibilité et la fluidité de certaines scènes. Les décors, que trois belles doubles-pages mettent en valeur, sont en revanche très réussis, notamment dans les scènes maritimes.
Le scénario tient largement la route, avec une intrigue suffisamment complexe et originale pour capter pleinement l'attention du lecteur, sans pour autant s'embourber dans le n'importe quoi. Ce qui peut facilement arriver quand on joue les apprentis sorciers en mélangeant pirates, sorcellerie, légendes celtes et gros lézards dans une même histoire !
On souhaite à Hannibal de continuer sur cette lancée et de prendre l'ampleur qu'il mérite.